Des tensions entre l’armée et Sassou pour une affaire de 3 milliards du recrutement

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La présidence de la République soupçonne l’armée de sabotage sur la question du recrutement de 1500 jeunes qui entraîné la mort de plus de 50 d’entre eux et causé de nombreux blessés graves. Annoncé depuis 2022 lors de son discours lors de la prise d’arme, le recrutement a été retardé par le refus du gouvernement de satisfaire au cahier des charges de l’armée exigeant le décaissement d’une somme de 3 milliards cfa pour son bon déroulement.

Le drame ayant survenu au stade Ornano dans la nuit du 20 au 21 novembre 2023 a révélé des tensions entre Denis Sassou Nguesso et quelques officiers de son armée. Ces derniers auraient exigé la mise en leur disposition d’un budget de 3 milliards cfa avant le lancement des opérations de recrutement de 1500 jeunes dans les forces armées.

La présidence aurait trouvé trop élevé cette somme et n’a autorisé le ministère des finances a débloqué que la somme d’1 milliard cfa. Ce qui n’a pas plu aux officiers militaires dont les ambitions affairistes ne sont plus un secret. Certains officiers auraient reproché au clan Sassou de vouloir voler seul l’argent du Congo en voulant s’opposer au décaissement des 3 milliards.

«Si Bouya s’est enrichi dans la surfacturation des ouvrages pourquoi veulent-ils nous empêcher de bénéficier des 3 milliards ? » aurait réagi énergiquement un général.

Finalement l’armée n’a reçu que la somme d’1 milliard cfa pour cette opération de recrutement qui s’est mal déroulé à Brazzaville. Après la forte affluence des candidats à l’état-major des armées, le centre de recrutement a été délocalisé au stade Ornano. Des jeunes se sont présentés en masse dans la nuit du 20 au 21 novembre dans l’espoir de déposer au moins leur dossier. La suite malheureuse est connue de tous.

Denis Sassou Nguesso serait très remonté contre son haut commandement militaire, mais se sentirait dans l’impuissance d’opérer à des changements immédiatement.

De leur côté, les militaires ne comptent pas fléchir et mettent en garde le pouvoir contre une épuration expéditive de leur haut commandement. Le clan Sassou veut profiter de ce drame pour placer d’autres officiers à différents postes de commandement.