Haïti est plongée dans une spirale d’insécurité et de violences. Les effets de cette insécurité sont dévastateurs. Par exemple, l’entreprise de sous-traitance textile S&H Global installée dans le parc industriel près de Cap Haïtien, dans le nord du pays, annonce le licenciement de 3 500 employés car ce climat socio-politique délétère fait fuir les clients.
Les grèves des douanes, les fermetures soudaines de la frontière avec la République dominicaine, la prise de contrôle du terminal pétrolier de Port-au-Prince par des gangs qui a causé l’arrêt de sa centrale électrique faute de carburants.
Tous ces troubles ont, en 2022, paralysé les exportations de l’entreprise coréenne. Dans sa note d’information, S&H explique que ses clients des Etats-Unis ont logiquement réorienté leurs commandes ailleurs, dans les Caraïbes et l’Amérique centrale, vers « des fournisseurs et usines fiables ».
Confiance des acheteurs au plus bas
Le constat est sans appel, la confiance des acheteurs dans le marché haïtien est au plus bas, l’activité de l’usine textile diminue. Le licenciement d’ouvriers est donc inéluctable pour l’entreprise. Au total, 3 500 personnes vont perdre leur emploi chez S&H. Coup terrible pour ces milliers d’employés, leurs familles et pour l’économie non seulement de la région nord mais pour l’ensemble d’Haïti.
Les usines de sous-traitance comme S&H y constituent la principale source d’emploi formel. Le très faible salaire minimum et les généreux avantages douaniers attiraient les entreprises en Haïti, mais les gangs et leur mainmise sur le territoire commencent à peser trop lourd dans la balance en défaveur du pays.
À noter que ces derniers jours, les gangs ont encore multiplié le nombre d’enlèvements contre rançon dans la capitale, Port-au-Prince. La province est, quant à elle, moins touchée par ces crimes.