Ces 22 militaires de la sécurité présidentielle sont tous bizarrement du nord Congo et croupissent en cellule depuis deux semaines pour avoir critiqué la mauvaise route qu’emprunte le pays. Des critiques qui sont remontées aux oreilles de la hiérarchie qui n’a pas hésité à appliquer la fermeté au lieu de tenter de comprendre leurs soucis. « Vous êtes là pour défendre notre pouvoir et non le critiquer ! » a rappelé le commandant en chef de cette unité.
Il n’est pas bon d’être nordiste et donner son point de vue sur la situation chaotique que vit le Congo à cause de la mauvaise gouvernance. Bien que militaires recrutés par tribalisme, ces 22 militaires sont avant tout congolais et comme tout humains compatissent avec la souffrance de la population face à l’opulence sauvage d’un clan.
Rassemblés en groupe de 22, ces militaires faisaient pourtant des critiques constructives rappelant les maux dont souffre le pays notamment le chômage des jeunes, le manque de l’eau potable, de l’électricité et la précarité dans les hôpitaux. Ils ne comprenaient non plus comment l’armée est devenue le point de chute de toute une jeunesse dans un pays entouré des voisins sans aucune idée guerrière.
Mais réfléchir positivement est un crime de lèse majesté pour le régime actuel qui ne pardonne jamais les voix discordantes internes (pourtant l’armée est républicaine).
Il a été rappelé à ces 22 militaires appartenir à une unité entièrement et aveuglement au service du chef de l’État. Ils sont placés en cellule au camp de la sécurité présidentielle dans la périphérie nord de la capitale Brazzaville.
Ce n’est qu’au 10e jour que leurs familles ont été saisies par leurs collègues et non la hiérarchie sur leur détention. Selon l’épouse de l’un d’entre eux, ils sont accusés de vouloir comploter contre Denis Sassou Nguesso.