Ominga rendu sympathique par le ministre Bruno Itoua

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La canaille

Le torchon brûle entre l’ancien et l’actuel directeur général de la SNPC, la société pétrolière du Congo-Brazzaville. Le rappel à l’ordre par le premier DG de la SNPC, Bruno Jean Richard Itoua, en des termes peu amènes, moins diplomatiques et pas cordiaux, de l’actuel patron de la société pétrolière, Maixent Raoul Ominga, a jeté le feu au baril de pétrole. «  Benda bika, moto a séparé té  ». Bruno Jean Richard Itoua et Maixent Raoul Ominga se tirent la bourre. La pomme de discorde est le permis pétrolier Mengo-Kundji-Bindi (MBK).

Ego

   Bruno Jean Richard Itoua qui avait peu goûté son éviction à la tête de la SNPC et qui n’a toujours pas digéré sa mise à l’écart de la gestion du pétrole pendant plusieurs années se comporte en tant que Ministre du pétrole comme un éléphant dans un magasin de porcelaines. Bruno Jean Richard Itoua, à l’égo surdimensionné, a vécu cette période comme une traversée du désert. Il flotte comme un air de revanche et de règlement de comptes depuis sa nomination et son arrivée au Ministère des hydrocarbures censé veiller, protéger et garantir les intérêts du Congo-Brazzaville.

Bruno Jean Richard Itoua s’applique avec hargne à détricoter tout ce qui avait été fait par ses prédécesseurs avant son atterrissage au Ministère. Le programme de Bruno Jean Richard Itoua tient en un mot : la vengeance ; et se résume à l’enrichissement personnel et celui de ses amis. L’or noir est le terrain d’affrontement des intérêts pour Bruno Jean Richard Itoua et Maixent Raoul Ominga qui n’entend pas courber l’échine. L’un, Bruno Jean Richard Itoua, défend les intérêts de Trident OGX, l’autre, Maixent Raoul Ominga, se bat corp et âme pour garantir les intérêts du Congo-Brazzaville. Il s’agit pour Maixent Raoul Ominga d’être du bon côté de l’Histoire.

OGX avant Brazzaville

    L’instruction du ministre Bruno Jean Richard Itoua à son collaborateur, directeur général de la SNPC dit, « par la présente, et en conformité avec les dispositions du décret no 2021-539 du 14 décembre 2021 publié au journal officiel no 51 du 23 décembre 2021, désignant la société Trident OGX opérateur du permis Mengo-Kundji-Bindi II (MKB II), je vous instruis à ce que toutes les actions nécessaires soient prises pour que la société Trident OGX puisse assumer, de manière effective, le rôle d’opérateur du permis MKB III à compter du 05 février 2024. Une À cette fin, je vous demande d’instruire vos équipes sur site pour que soit mis en œuvre le passage de témoin afin qu’à la date supra indiquée la société Trident OGX puisse assurer pleinement les prérogatives qui lui sont conférées par l’État  ».

On aura compris que, fort de son statut de ministre, le premier directeur général de la SNPC a fait passer au conseil des ministres un décret pour déposséder la société d’Etat de ce permis, au profit de cette firme américaine, Trident OGX qui a désormais la mainmise sur la concession, portée par son statut d’opérateur sur la concession de MKB, pourtant confiée à la SNPC (congo-liberty.com, 12 décembre 2023).

Bijoux

   Dans le raout qui oppose Bruno Jean Richard Itoua à Maixent Raoul Ominga, sur fond d’odeur de pétrole, le patron de la SNPC apparait comme celui qui protège mieux les bijoux de famille. Au point de le rendre sympathique auprès des populations du Congo-Brazzaville qui ne profitent presque pas de la manne pétrolière. Les populations du Congo-Brazzaville sont emmenées à trancher, entre les deux canailles de la fripouille de la Cuvette, qui a fait main basse sur les richesses du petit pays pétrolier d’Afrique centrale. Blanc bonnet, bonnet blanc. C’est choisir entre la peste et le cholera. Maixent Raoul Ominga, promu à la tête de la SNPC grâce à l’ethnocentrisme de Denis Sassou Nguesso, tient tête à Bruno Jean Richard Itoua. L’ancien député d’Oyo, ne cède pas aux injonctions contradictoires de l’actuel Ministre des hydrocarbure.

Dans une vision des choses plus « politique intérieure », Maixent Raoul Ominga se place ainsi en opposition totale avec l’attitude dictatoriale classique de Bruno Jean Richard Itoua qui cache mal (sous ces appels au respect des textes son admiration pour l’autoritarisme et l’identitarisme) des intérêts personnels et ceux de ses amis politiques. N’est-ce pas Bruno Jean Richard Itoua qui avait lancé «  to ko tika té  » (J’y sus, j’y reste).

Qui se cache derrière OGX ? Pour qui travaille Bruno Jean Richard Itoua ? Pour qui roule Maixent Raoul Ominga ? Qui remportera ce bras de fer entre les deux têtes à plume de l’axe Ollombo-Boudji-Oyo-Makoua-Owando (OBOMO) ? Pour la restauration de l’autorité de l’Etat, Anatole Collinet Makosso peut aller se faire cuire un œuf.

La guerre de succession fait rage. Les différentes écuries politiques de la Cuvette, qui se sont constituées un trésor de guerre, s’adonnent à une guerre de positionnement sans merci. Le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, ne bouge pas. C’est la foire d’empoigne. Le pognon de dingue de Bruno Jean Richard Itoua n’impressionne guère. Maixent Raoul Ominga est aussi le Président d’un club de football OTOHO situé à Oyo financé grâce aux prêts gagés sur le pétrole. Les natifs d’Oyo se préparent à pousser la chansonnette : « Ominga président, Ominga président ».

   Benjamin BILOMBOT BITADYS