Les Américains plieront ils bagage face à la décision souveraine du Niger ?

Washington tente de minimiser la décision du Niger de mettre fin à la coopération militaire, soulignant les « avantages mutuels » de la collaboration. Le Niger a-t-il sonné le glas de la présence militaire américaine sur son territoire ? La question se pose après la décision surprise du gouvernement de transition nigérien de dénoncer les accords de défense liant les deux pays.

Washington, pris de court, tente de sauver les meubles. Le Département d’État américain a déclaré attendre des « clarifications » de la part des autorités nigériennes, soulignant le caractère « mutuellement bénéfique » de la coopération militaire. L’inquiétude américaine est palpable. La présence militaire américaine au Niger est stratégique : environ 1 000 soldats y sont déployés dans le cadre d’une supposée « lutte contre le terrorisme au Sahel ».

Le pays abrite également une importante base de drones à Agadez. Derrière les discours diplomatiques, la realpolitik. Les Américains craignent que le Niger ne se tourne vers d’autres partenaires, comme la Russie ou l’Iran, pour combler le vide laissé par leur départ. Respecteront-ils la souveraineté du Niger ? La question est cruciale. Le peuple nigérien aspire à une plus grande indépendance dans la gestion de ses affaires sécuritaires.

La décision de dénoncer les accords militaires est un signal fort en ce sens. L’avenir de la présence militaire américaine au Niger est désormais incertain. Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si les Américains respecteront la décision souveraine du Niger ou s’ils tenteront de maintenir leur présence par tous les moyens.

Aboubacar Ouedraogo AESinfo