La très courte vision du trop gros Jean Jacques Bouya

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Plusieurs réalisations sont refaites, parfois, moins de deux ans après leur inauguration. Pour un même projet, l’État débloque doublement des fonds.

La nature veut que ce soit les générations futures qui améliorent les réalisations des générations précédentes. N’est ce pas ce sont les enfants qui font rayonner l’héritage laissé par leurs parents ?

En 1960 avec l’acquisition de l’indépendance, la responsabilité de l’avenir du Congo revenait entre les mains de ses fils, et leur devoir était donc celui de parfaire ce que le colon avait laissé, soit faire mieux que lui.

Mais, il y a comme l’impression que cette réalité ne tient pas du tout au Congo, où les dirigeants semblent tous être en possession des « masters » en projets à courts termes. Il est difficile de comprendre qu’un pays qui se dit pauvre et qui s’est battu corps et âme pour obtenir le statut « PPTE »puisse se permettre de dépenser autant d’argent sur une même réalisation, alors que les populations manquent du minimum.

Mais, la surfacturation et le désir de piloter coûte que coûte un projet étant devenus le moyen d’enrichissement de certains véreux, l’étonnement n’habite plus personne. Sinon comment comprendre que nombreuses autorités changent drastiquement de statut social en moins d’une année de fonction ?…Même le « diable » souvent a honte de trop montrer sa méchanceté.

Inauguré en grande pompe et présenté comme un bijou futuriste, une première au Congo, l’aéroport Agostino Neto de Pointe noire au lieu d’être délocalisé est entrain a subi une réhabilitation et extension. Jean Jacques Bouya, le boss des grands travaux ne déclarait il pas que cet aéroport futuriste répondait à la vision du chef de l’État de doter le Congo d’infrastructures modernes ? Que s’est il passé alors pour que cette « œuvre futuriste » ne le soit plus à peine quelques années?

Disait on « afin de demeurer dans l’air du temps, deux passerelles télescopiques vitrées sont greffées à la nouvelle aérogare au niveau supérieur. Soutenues par une rotonde posée sur deux pièces d’ancrage, elles mesurent 35 m de portée et permettent aux passagers en partance pour l’étranger d’accéder directement aux avions. Les autres passagers empruntent le bus pour gagner le tarmac. »

Voici ce qu’écrivait les dépêches de Brazzaville à propos en 2006 : «Heureux de l’installation de cette nouvelle infrastructure pour sa ville, le maire a indiqué qu’avec cette aérogare, Pointe-Noire compte désormais parmi les «métropoles africaines émergentes».

Il est vrai qu’en termes de standing, les conditions d’accueil qu’offre cette nouvelle structure, placent désormais la capitale économique en tête des principales villes du Congo y compris la capitale Brazzaville.

Le préfet de Pointe-Noire a focalisé son propos autour du pragmatisme du président Denis Sassou N’Guesso, «lequel, a-t-il dit en substance, a mis en œuvre un vaste programme de construction nationale qui se concrétise chaque jour d’avantage».

Alexandre Honoré Paka a énuméré pour sa part, une série de réalisations dont Pointe-Noire a bénéficié en particulier, et le Kouilou en général, sous l’impulsion du chef de l’État. Face aux problèmes d’approvisionnement en énergie électrique qui se posent actuellement dans le pays tout entier, des voix se sont élevées parmi la foule pour manifester leur mécontentement.

Puis le délégué général des grands travaux a passé en revue les différentes étapes de la réalisation du chantier. «Au final, cet ouvrage, financé sur fonds propres de l’État congolais, comprenant la modernisation de l’aérogare, le revêtement des chaussées aéronautiques et diverses prestations, a coûté 15 milliards de FCFA», a indiqué Jean-Jacques Bouya.

L’aérogare A. A. Neto pourra désormais traiter près de dix millions de passagers par an, contre 400 000 précédemment. Il pourra également accueillir les gros porteurs de type A330. «Le coup d’envoi des travaux de cette aérogare fut donné par le chef de l’État en mai 2004 dans le cadre de la municipalisation accélérée du Kouilou», a rappelé le directeur général des grands travaux. 

Le ministre des Transports et de l’aviation civile de l’époque, André Okombi Salissa, a insisté sur les gros efforts de reconstruction que ne cesse de déployer le gouvernement, sous la houlette du président de la République. «C’est la preuve, a-t-il renchéri, que l’option de mailler le pays d’infrastructures viables telle qu’exprimée par le chef de l’Etat dans son programme de société de la Nouvelle Espérance, est plus que judicieuse», a conclu le ministre.

Disposant de conditions exceptionnelles, la mise en service de cette aérogare est accueillie avec soulagement par les usagers, mais en même temps, il faut savoir que les problèmes de maintenance des nouveaux équipements vont nécessiter un personnel formé et d’importants moyens financiers »

Souvent la question qui se pose est celle de la responsabilité des gouvernants sur les discours qu’ils prononcent à un moment et qui parfois sont contraire à la réalité…Cinq ans seulement après tout ce beau spectacle on a assisté à un autre sur le même projet avec presque les mêmes acteurs. Ce qui s’était fait hier ne vaut plus, alors une extension s’impose.

Ainsi, Le Congo a encore débloqué 53 millions d’euros pour l’extension de l’aéroport de Pointe-Noire, selon la Délégation générale des grands travaux. « L’aérogare qui sera élevée aux standards internationaux coûtera à l’État congolais la somme de plus de 35,1 milliards de FCFA pour une durée de travaux de vingt-quatre mois », a annoncé le Délégué général aux grands travaux, Jean-Jacques Bouya, lors d’une cérémonie de lancement du projet présidée à Pointe-Noire par le chef de l’État congolais, Denis Sassou Nguesso. 

Ces travaux seront exécutés par la société chinoise China Jiangsu. Le terminal à construire fait partie du deuxième module de l’aéroport Agostino Neto (son nom officiel) ; le premier ayant été inauguré en 2006 après des travaux d’aménagement exécutés également par une entreprise chinoise. 

Les autorités ignoraient elles en 2006 tout ce qu’elles disent aujourd’hui ? Ces déclarations nous confirment sur le manque d’une vison futuriste . Savoir lire les signes du temps est sûrement la vertu qui manque à nos dirigeants, d’où leur insistance sur la réalisation des « projets à court terme »

Aujourd’hui les populations de la frontière, la poudrière, et la base ne comprennent pas pourquoi les avoir exproprié pour finalement construire une voie de 7 mètres où deux véhicules ont du mal à se croiser. Demain il faudra encore réhabiliter cette voie par une extension, et du coup d’autres milliards sur un même projet.

Il en est de même pour la route lourde Pointe Noire-Dolisie, qui malgré tout le bruit fait autour ne répond plus et doit être renforcée à cause de sa dégradation. Encore des millions seront investis dans cette réalisation.