France: la vie de ces Congolais qui ont choisi d y ‘être enterrés

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Si le souhait de tout africain a toujours été celui d’être inhumé en Afrique, en France nombreux sont ces Congolais qui y ont renoncé et souhaitent être voisins des diables blancs que des noirs au Congo. On les appelle les « Fwa Ku Mputu ».

Les Waras disent des Congolais être venus en France s’installer et non chercher de l’argent pour une vie meilleure en Afrique. La majorité des Waras vivant en Europe possèdent des biens immobiliers chez eux contrairement à la majorité des Congolais qui renient parfois leurs origines. Un Congolais peut arriver en France à 30 ans et se vanter d’être français à 35 ans, oubliant avoir passé toute sa jeunesse au Congo.

A chaque élection en France, on peut facilement remarquer comment les Congolais possédant la nationalité française se vantent sur les réseaux sociaux avoir exercé leur droit de vote. «  Suis français moi!» entend-on souvent de ces Congolais arrivés en France après 25 ans.

Au cimetière de Pantin, on a l’impression d’être à Kinshasa ou Brazzaville au vu du nombre des Congolais qui y sont enterrés. C’est le vœu de plusieurs Congolais, celui d’être enterré en France et non au Congo.

Plusieurs facteurs contribuent aussi à cette approche, surtout l’économique avec les coûts élevés des rapatriements des restes mortels. Toutes les familles ne sont pas capables supporter ces coûts tant au Congo qu’en France. Et la solution du surplace est la meilleure.

A cela, il faut ajouter le phénomène de l’intégration avec la présence de la famille en France. Bien que le papa ou la maman nés au Congo rêvent se reposer au pays de leurs ancêtres, les enfants nés en France pèsent sur la décision d’un repos à Pantin ou autre cimetière parisien.

D’autres aussi sont conscients de l’animosité créée avec leurs familles du pays à cause de la rareté des transferts d’argent ou d’autres aides sociales. Ces familles au pays qui se sentent abandonnées par leur « parisien » préfèrent aussi qu’il soit inhumé en France, et ne sont pas disposées à dépenser leur argent pour rapatrier son corps.

Bien que certains Congolais insistent et épargnent un peu d’argent pour être enterrés au pays, d’autres plus nombreux vivent avec l’idée d’être voisins des diables blancs en France. Ces « Fwa Ku Mputu » vivent comme si le Congo n’existait plus pour eux. Les plus inconscients sont devenus des alcooliques après des divorces tumultueux.