Sassou requinqué, rentre au bercail mais, le pays est en sursis.

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Décidément, la transparence et le droit n’éliront jamais domicile respectivement dans l’arène médiatique, juridique et parlementaire congolaise. Le fiasco du dernier voyage du président Denis Sassou Nguesso aux Emirats arabes unis, le silence du parlement et la justice à deux vitesses sur des situations inextricables que vivent les congolais en disent long.

L’inféodation des médias au pouvoir est à un niveau tel que l’information souffre toujours de filtre. Les Congolais ont attendu en vain que le voyage de leur chef d’État dans les Émirats Arabes Unis bénéficie d’un compte rendu exhaustif. Les médias nationaux notamment la Radio, la Télévision, la presse écrite et les canaux en ligne se sont tus. Ils n’ont fait aucun commentaire sur les fruits réels de ce voyage avant de « fabriquer » des fake qu’ils ont balancés le 14 février 2024 sur les réseaux sociaux. Ils n’ont pas fait écho de quelqu’accord que ce soit. La gibecière du président est revenue vide, il faut le croire. Un séjour de 7 jours sans résultats probants du point de vue des profits que les Congolais peuvent en tirer laisse penser que c’est pour un check-up et des transactions financières secrètes que M. Sassou s’est rendu à Abu Dhabi, comme cela se fait souvent.

Le malaise est toujours palpable. Le clan ne sait plus à quel saint se vouer. L’affaire Sarah Pereira prend une proportion inattendue. Jean Dominique Okemba est en difficulté dans cette affaire car le colonel – président du Tribunal du Commerce de Brazzaville, Bossouba et son greffier Endzena Okali sont ses neveux et Sarah est la fille de son protégé, Jean François Ndenguet (JFN). Qui de la famille ou de l’ami trouvera les faveurs du conseiller spécial ? Entre la justice et l’empathie, la conscience et le cœur de JDO balance. Le symbole de la justice est mis à rude épreuve surtout que, le procureur de la République adjoint(PRA), Mbongo serait proche de Denis Christel Sassou et du clan Oba Pierre qui viennent de damer le pion au clan JDO avec l’interpellation du capitaine de l’escadron de la mort (GRB), Omouanga. Sarah Pereira croyait bien faire en appelant le colonel-major Gildas Olangué, commandant de gendarmerie de Brazzaville (ComgenB); grosse erreur ! Le ComgenB est un pur produit, une fabrication de Pierre Oba comme l’a été Benoît Christian Okouna. Le ComgenB, le PRA et le ministre de l’intérieur Zéphyrin Mboulou ne pouvaient suivre que l’axe Gamboma – Ollombo qui regarde JFN d’un air goguenard.

Justice à deux vitesses : Guy Marius Okana a été condamné à peine à 4 ans de sursis sur viol d’une mineure et a quitté la maison d’arrêt correctionnelle de Brazzaville alors que, le viol est reconnu et réprimé de façon claire par la loi congolaise dans les articles 330 à 340 du code pénal congolais et par la loi Mouebara. L’impunité de ce crime avec circonstances aggravantes par le fait de fuire la justice, ne peux que favoriser le viol au Congo. De même, les élèves-bébés noirs ont été rattrapés et déférés à la vitesse grand V pour avoir tenté une révolution mais ceux qui malmènent la population n’ont jamais été inquiétés. Ils n’ont jamais connu aucune des nauséabondes cellules de la maison d’arrêt.

La santé des congolais reléguée au dernier plan. Le CHUB va être bientôt déserté au profit de la clinique de Junior Omar Bongo Ondimba qui va s’enrichir de plus bel via la Camu alors qu’on devrait équiper sérieusement le plus grand centre hospitalier du Congo, le Centre Hospitalier Universitaire de Brazzaville. Certes, l’initiative de Junior Omar Bongo est bonne bien qu’il pille les milliards de fcfa via la fibre optique et autre. Le CHUB, qui aurait pu être la fierté nationale est devenu un tonneau de Danaïdes. Les fonds qui y sont affectés se retrouvent dans les poches du directeur général, Thierry Gombé.

Le gouvernement ferme les yeux sur toutes les malversations opérées par ce retraité-directeur véreux qui se la coule douce sur le dos des malades. Si ce n’est pas l’hôpital qui tue, c’est l’électricité et l’eau qui en ajoutent au calvaire des Congolais. Les coupures sont intempestives et les factures ne cessent de galoper. Et quand les factures sont payées au delà de 5 jours, une majoration de 5000 est imposée au client comme si par reciprocité, E2C fait un geste commercial pour tous les préjudices causés aux populations en retour. En tout cas, il n’est pas exclu que les populations se braquent devant les agents de EC2.

Sur instruction du premier ministre, Claude Alphonse N’silou a encore augmenté les prix du ciment. A cela s’ajoutent des préavis de grève qui sont sur la table de la primature. Du coup, le citoyen lambda se demande où se trouvent les mesures sociales qui devraient compenser l’augmentation du carburant ? Il est temps que le peuple se prenne en charge devant des parlementaires qui se soucient nullement du quotidien des mandants. Le malaise est profond.

Le pouvoir de Brazzaville est aux abois. Le ver est dans le fruit familial. Il y a péril en la demeure du chef de famille où les enfants Sassou notamment les filles se crêpent les chignons devant les yeux impuissants de leur père, belle mère et employés de maison.

Que de malaise, rien que le malaise. Entre le malaise social et les scandales économiques, le Congo s’enfonce dans l’abîme. Le chef du gouvernement suffoque. Aux dernières nouvelles, plusieurs locomotives ont été saisies en Belgique, comme l’a été l’avion présidentiel. Que font donc les avocats de l’État qui sont rémunérés gracieusement ? That is the question ?


Ghys Fortune BEMBA DOMBE