Sassou Nguesso à Abidjan ou le syndrome Oko montre la mer à Taty

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Les nouvelles générations n’ont pas eu la guigne de lire le texte « Oko montre la mer à Taty », une chiffe contenue dans un ouvrage édité par le Ministère de l’Education Nationale, rendu obligatoire pour tous les élèves du primaire, dans les années 80.

Ce texte parlait du petit Oko, surdoué qui avait quitté son petit village dans département de la cuvette centrale et qui, arrivé à Pointe-Noire rencontre le petit Taty, né dans la ville océane qui, certainement par inconnaissance, n’avait jamais mis les pieds dans l’eau salée de la « côte sauvage ».

Au-delà de la sémantique mer-océan qui aurait pu choquer l’explorateur portugais Fernand de Magellan, nous ne reviendrons pas sur la stupidité de ce texte, mais sur caractère méprisant qui le caractérise. Malheureusement, la demande du Président Sassou Nguesso à M. Alassane Ouattara lors de son séjour en Côte d’Ivoire, est du même tonneau.

En séjour à Abidjan la semaine dernière, le Président Sassou Nguesso a demandé, comme son fils au Rwanda, aux Ivoiriens de venir donner des leçons d’agriculture aux congolais.

Si le Président congolais savait que la souche des mangues « made in Cote d’Ivoire » vendues dans les supermarchés en France et ailleurs dans le monde avait été développée à Loudima par le Pr Pascal Lissouba, s’il savait que la souche d’un type de palmier qui fait la fierté de nombreux pays, et qui produit l’huile de palme utilisée pour la fabrication des chips à travers le monde, tire son origine au Congo, il ne parlerait pas avec tant de mépris d’un peuple qui a prouvé durant de nombreuses décennies, qu’il était capable de grandes choses dans le domaine agricole. Ou alors, cet homme ne connait rien de son pays.

Tout a un sens et naturellement, le déplacement de M. Sassou Nguesso en Côte d’Ivoire, nous en sommes persuadés, le tout étant qu’on nous explique en quoi, à défaut d’être fondé à le savoir, permettez nous de nous inquiéter de la fascination que produit M. Alassane Ouattara sur M. Sassou Nguesso.

Il est souvent évoqué un prêt direct de 200 milliards par-là, pour qui voudrait chipoter sur le chiffre nous lui en laissons le loisir, le factuel ayant eu cours. De quel type de fascination peut-il s’agir de la part d’un homme qui, sourire moqueur à la bouche, le livre à la vindicte internationale en le traitant d’empereur, ce qui est automatiquement opposable à démocrate ?

Qui n’a pas vu notre Président savourer cela avec gourmandise alors que M. Alassane Ouattara aurait voulu dire aux congolais quelle anomalie politique nous incarnons. La chose a commencé à faire florès en Afrique de l’ouest où goguenard, M. Alpha Condé a évoqué ce sobriquet humiliant pour le Congo, faut-il le rappeler.

Aussi, asséner un bilan de 10 ans extrêmement flamboyant de la Côte d’Ivoire, nullement opposable même au quart à celui des 26 ans de leur hôte, n’était-ce pas un moyen pour M. Alassane Ouattara qui connait bien le bilan anorexique de son grand-frère, de lui faire une petite leçon ?

D’aucuns prompts à interpréter vindicativement vont voir dans ce propos de la moquerie. Ils se tromperont, la moquerie ayant eu cours à Abidjan. Non, il faut plutôt y voir patriotiquement de la peine.

Cette pérennisation à Abidjan du « Oko montre la mer à Taty » est simplement une insulte adressée la génération actuelle mais aussi à celles qui ont fait la fierté de notre pays.

Que Dieu délivre le Congo-Brazzaville.

Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen