RSF et CPJ écrivent au président congolais pour demander la libération de Ghys Fortuné Bemba

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Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) écrivent au président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso pour demander la libération immédiate du journaliste et éditeur du journal Talassa, Ghys Fortuné Bemba.

Les services de sécurité de la République du Congo ont arrêté M. Bemba à Brazzaville, le 11 janvier 2017.

Selon une déclaration du procureur de la République, André Oko Ngakala, l’éditeur est accusé de “complicité d’atteinte à la sécurité de l’Etat”, en lien avec la publication d’une déclaration de l’ancien chef rebelle, Frédéric Bintsamou, également connu sous le nom de Pasteur Ntoumi.

L’arrestation de Bemba a eu lieu à la suite à une descente des forces de sécurité congolaises dans les locaux de Talassa, le 9 janvier, afin, selon la presse, d’empêcher la publication du journal.

Selon une personne proche du dossier du journaliste, la demande de liberté conditionnelle en attendant le procès, a été refusée et aucune date d’audience n’a été fixée.

Lorsque le CPJ a contacté en juillet 2017 Séraphin Ondele, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur de la République du Congo, il a affirmé ne pas être au courant du cas de Monsieur Bemba.

Ce n’est pas la première fois que Monsieur Bemba et son journal sont visés par les autorités congolaises.

Le journaliste a déjà été arrêté en 2015, en lien avec un article qui critiquait l’administration congolaise, et Talassa a été suspendu en 2007 et en 2013.

«La détention de M. Bemba, qui dure depuis plus de huit mois, sans procès, est inhumaine et résonne comme une intimidation pour tous les médias du Congo, indiquant que le gouvernement ne respecte pas les droits fondamentaux des journalistes de récolter et de diffuser des informations, et qu’ils pourront eux aussi être emprisonnés », a écrit RSF et CPJ.

«Nous vous demandons instamment d’user de votre entregent pour assurer que Monsieur Ghys Fortuné Bemba soit immédiatement libéré et que toutes les enquêtes contre lui soient abandonnées. La liberté de la presse en République du Congo dépend d’un climat dans lequel les journalistes peuvent travailler sans peur des représailles, ce qui, à son tour, dépend de votre leadership », précise la même lettre adressée au numéro un congolais avec copie à Arsène Niamba, Conseiller en communication du président, Thierry Moungalla, Ministre de la communication et des relations avec le parlement, porte-parole du Gouvernement, Jean Claude Gakosso, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aimé Emmanuel Yoka, Ministre d’Etat, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des droits humains, Sètondji Adjovi, Groupe de travail sur la détention arbitraire: Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine, Georges Nakseu, Directeur, Démocratie et Droits de l’Homme, Organisation Internationale de la Francophonie, Faith Pansy Tlakula, Rapporteur Spécial sur la Liberté d’Expression et l’Accès à l’Information de l’Union Africaine.

Germaine Mapanga