Pointe-Noire : plusieurs citoyens qui célébraient le coup d’État au Gabon interpellées par la police

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Bien qu’ils ont été relâchés quelques heures plus tard, ces détenus dont 2 Camerounais, Un Ivoirien, 6 Kinois et 22 Congolais ne comprennent en quoi leur joie pouvaient-elle être un motif d’interpellation. D’aucuns évoquent un excès de zèle de quelques officiers Mbochis de Pointe-Noire qui se croient en terrain conquis et se sentaient visés par cette célébration, eux qui soutiennent un pouvoir qui s’apparente à celui du Gabon ( Ali Bongo ).

Le 30 août 2023, l’armée mettait fin au règne absolu de la famille Bongo au Gabon juste après la proclamation des résultats de la présidentielle du 26 août donnant vainqueur Ali Bongo. L’annonce de la prise du pouvoir par le général Brice Oligui Nguema a soulevé une vague de célébration dans plusieurs pays d’Afrique dont les populations veulent rompre avec les régimes autoritaires.

Au Congo, dont le régime a des similitudes avec celui du déchu Ali Bongo, les populations ne sont pas restées en marge de cette célébration. Tout de suite, les Congolais ont prophétisé un acte similaire à Brazzaville pour libérer le pays des mains du clan Sassou.

Dans les villes du Congo, les populations se sont appropriées cette joie comme si cela s’est passé à Brazzaville. Sur les réseaux sociaux, des félicitations fusaient aux militaires Gabonais et les encouragements à ceux du Congo à les imiter.

Dans la même lignée, à Pointe-Noire, fief de l’opposition et capitale économique du Congo, les populations ont envahi les bars et les coins des rues pour commenter la chute de la famille Bongo au Gabon. On pouvait entendre des citoyens se questionner sur l’avenir des Mbochis si un coup d’État avait lieu au pays.

« C’est la révolution du bassin du Congo qui a commencé ! », « Après le Gabon, ça sera le Congo et le Cameroun ! » pouvait-on entendre dans les rues de Pointe-Noire. Cette libération du Gabon et la joie suscitée à Pointe-Noire n’a pas plus à certains policiers Mbochis qui ne doivent leurs postes que par la domination ethnique de leur régime.

Dans la foulée, ils ont procédé à plusieurs arrestations parmi les citoyens qui fêtaient la chute de la dictature kleptomane du Gabon. Comme excuse, ces policiers ont repris les phrases des citoyens évoquant l’avenir des Mbochis et la révolution du bassin du Congo.

Une fois dans les commissariats, ces policiers ont été surpris de constater que le plus gros lot des Congolais interpellé était originaire du nord vivant à Pointe-Noire. Tous les détenus ont été libérés sans payer aucun franc contrairement à la coutume dans les postes de police.