Législatives: «Un test réussi» pour la Nupes, triomphe incertain pour la coalition présidentielle

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L’union de la gauche (Nupes) est au coude à coude avec la coalition présidentielle Ensemble à l’issue du premier tour des élections législatives.

Le leader de la Nupes Jean-Luc Mélenchon l’a joué plutôt sobre ce dimanche soir, constate notre envoyé spécial au QG de la Nupes, Aurélien Devernoix. Malgré un score qui le place au coude à coude avec la coalition présidentielle, les projections donnent l’union de la gauche très loin d’une majorité à l’issue du second tour, ce qui rend son souhait de devenir Premier ministre un peu plus lointain encore. Mais tous les dirigeants de la Nupes le disent, ces résultats étaient encore inespérés il y a encore quelques semaines. Et l’opportunité est belle de sortir de ces législatives avec une gauche ressuscitée. « On a passé un premier test avec succès », a déclaré l’eurodéputée insoumise Manon Aubry

La Nupes affirme sentir une forme d’inquiétude, voire de panique, dans les rangs présidentiels à l’issue de cette claque pour Emmanuel Macron, selon les dires de plusieurs militants présents ce soir. Preuve en est, le refus de la majorité sortante d’appeler à voter pour la gauche en cas de duel Nupes-Rassemblement national. « Une honte », selon le dirigeant communiste Ian Brossat. De son côté, LaRem affirme qu’elle va donner des consignes de vote « au cas par cas ». 

Mais pour gagner ces élections législatives, il faudrait un miracle, « une déferlante d’électeurs », a souhaité Jean-Luc Mélenchon. « Chaque voix dimanche comptera double dimanche prochain », a renchéri le patron des écologistes Julien Bayou. Une nouvelle campagne commence donc ce soir avec pour la Nupes une stratégie qui se dessine : faire du second tour un référendum anti-Macron et récupérer un maximum de voix quelle qu’en soit leur origine. 

Pour la coalition présidentielle, une victoire sans triomphe

En effet, la fourchette basse des projections sur le nombre de députés macronistes se situe en dessous des 289 députés nécessaires pour avoir cette majorité absolue et donc avoir les coudées franches pour gouverner, rappelle Anthony Lattierenvoyé spécial au QG de la coalition présidentielle. Cela explique ce soir l’absence de triomphalisme du camp présidentiel, et ce qui explique aussi l’appel à la mobilisation pour le second tour, lancé par la Première ministre Élisabeth Borne, qui a mis en garde les Français contre le risque d’« instabilité politique ».

Pour décrocher cette majorité, la Macronie mise maintenant sur ses réserves de voix. Elle pense en avoir davantage que la gauche déjà rassemblée pour ce premier tour. Ce sera toutefois difficile pour certains membres du gouvernement. Quinze se présentent et la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, et le ministre des Affaires européennes Clément Beaune sont pour le moment en ballotage défavorable.

Pour l’heure, le camp présidentiel ne donne pas de consigne de vote en cas de duel entre l’union de la gauche et l’extrême droite. Les consignes se feront au cas par cas. C’est finalement la suite logique des prises de position d’Emmanuel Macron cette semaine qui avait renvoyé dos à dos l’extrême gauche et l’extrême droite.

… mais pressé de questions par les journalistes, Stanislas Guérini finit par lâcher : «jamais une voix ne doit aller au RN, à l’extrême-droite dans note pays».