La presse britannique évoque déjà un remplacement du Premier ministre Boris Johnson

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Les révélations s’accumulent jour après jour au Royaume-Uni et la descente aux enfers de Boris Johnson semble sans fin. Dans la presse britannique, on spécule déjà sur l’après-Boris.

Cela fait déjà un moment que la presse britannique parle de la disgrâce de Boris Johnson. Il s’agit maintenant de savoir quand et comment il sera mis à la porte, avec un vote de défiance – par exemple – qui rendra sa démission automatique, selon notre correspondante à Londres, Sidonie Gaucher. Mais l’estocade devrait être portée par Sue Gray. On la qualifie volontiers d’« incorruptible » et c’est elle qui mène l’enquête pour les fêtes clandestines pendant la crise sanitaire.

Même de son parti, certains élus souhaitent aussi son départ du gouvernement. Boris Johnson pourrait donc être contraint à démissionner du parti et du gouvernement si suffisamment de voix sont réunies au sein de la majorité. Pour Sophie Loussouarn, docteure spécialiste de l’histoire politique du Royaume-Uni, ne serait pas non plus une bonne nouvelle pour la majorité : « Cette démission n’est pas opportune, car en pleine crise sanitaire, il ne serait pas opportun d’avoir des élections à la tête du parti conservateur. Tout dépendra de la position des députés conservateurs. »

Rishi Sunak et Liz Truss, favoris pour prendre la place de Boris Johnson

Pour lui succéder, plusieurs noms circulent. D’abord, il y a Rishi Sunak, chancelier de l’Échiquier, c’est-à-dire le ministre chargé des Finances et du trésor depuis un an. Ce défenseur du Brexit, au style impeccable, est le premier sur la liste. Ensuite, Liz Truss est aussi citée. La ministre des Affaires étrangères est réputée pour son franc-parler. Championne du libre-échange, elle a conclu une série d’accords commerciaux post-Brexit.

On parle également de Dominic Raab, l’actuel ministre de la Justice qui avait assuré le remplacement de Boris Johnson quand il a eu le Covid. Michael Gove, l’actuel ministre du Logement qui a pour mission de « niveler par le haut » les régions défavorisées du Royaume-Uni, est aussi évoqué.

« Niveler par le haut » sera, semble-t-il, la première tâche à accomplir pour le prochain chef du gouvernement.

Boris Johnson connait la disgrâce après avoir gagné une majorité de 80 sièges à la Chambre des communes lors des dernières élections législatives, c’est-à-dire la plus grande victoire pour les conservateurs depuis 1987. Je pense qu’aujourd’hui, vous avez une atteinte portée à l’autorité du Premier ministre. Et ce soulèvement est une humiliation pour Boris Johnson qui a perdu la confiance d’une partie de ses députés hostiles déjà aux mesures de restrictions liberticides, et aussi également à toute cette série de scandales qui fragilisent le gouvernement. Cela se fait sentir depuis le 13 décembre lorsque le Premier ministre a annoncé la reprise du télétravail et a demandé l’adoption du passe sanitaire. C’est grâce au soutien des députés travaillistes qu’il est parvenu à faire adopter ces mesures de restrictions qui sont très impopulaires au sein de la majorité conservatrice.