Francafrique : Paris mise sur la chute de Sassou et Biya pour gagner de nouveau les cœurs des panafricains

0
2640

Les choses vont tellement vite en Afrique francophone que l’Élysée est dépassée par les événements. Pour une première fois, Paris ne parraine plus les putschs qui s’appuient désormais sur l’éveil du panafricanisme et le rejet de la politique française. Pour gagner de nouveau les cœurs de la jeunesse africaine, la France s’active à soutenir la grande révolution du Bassin du Congo qui emporterait les présidents Paul Biya et Denis Sassou Nguesso. Des contacts sont pris avec des militaires de ces deux pays dont les populations aspirent à un changement et en ont marre du pouvoir comme au Gabon.

Alors que tout le monde est opposé à une action militaire au Niger après le putsch du 26 juillet 2023, Paris continue d’envisager une intervention en complicité du Tchad et de ses laquais dans la CEDEAO. La France sait que la perte du Niger signifie la fin de sa dictature sur ses anciennes colonies et surtout du Sahel. Sa politique néocoloniale l’empêche de respecter la convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Le Niger n’est pas la Martinique mais un pays souverain dont les problèmes intérieures ne concernent que des Nigériens.

Mais le coup d’État au Gabon est venu dévoiler le double visage de la France qui a tout de suite reconnaît le Général Brice Oligui Nguema. Des câbles diplomatiques soupçonnent même Paris d’être impliqués dans ce putsch contre Ali Bongo.

L’occasion faisant le larron, la France veut saisir cette opportunité pour mettre fin au règne des dictateurs d’Afrique Centrale pour s’attirer de la sympathie de la jeunesse panafricaine. Dans son viseur se trouvent Paul Biya et Denis Sassou-Nguesso.

Paris a réactivé des cellules dormantes dans ces deux pays pour parvenir à ses fins. Quelques officiers militaires à Yaoundé et Brazzaville ont été contactés pour exécuter ce plan de l’Élysée.

Petits secrets d’un coup d’État parfait au Congo selon un officier

Il est presque 17 heures à Brazzaville et dans quelques heures, le couvre-feu rentrera en vigueur. La circulation est dense et des personnes prudentes rejoignent déjà leurs domiciles pour éviter des tracasseries des inciviques policiers et militaires chargés de faire respecter le couvre-feu.

A bord d’un véhicule Toyota prado aux vitres fumés, notre hôte, nous récupère au rond point de l’aéroport et roule quelques mères avant de se garer. Les civilités ayant terminées, le véhicule longe le boulevard Denis Sassou Nguesso jusqu’au pavillon présidentiel. Tout de suite, l’officier des FAC, nous montre tous les petits secrets du coin avec précision des endroits où peuvent se placer des tireurs d’élite avec armes de pointe.

« Voyez-vous, on a pas besoin de tout un bataillon pour liquider d’un tir la cible à sa sortie. Deux éléments placés de l’autre côté vont créer la diversion et généralement les gardes rapprochés agiront de cette manière, ouvrant la voie au tireur d’élite d’atteindre facilement son objectif. Le véhicule volera en éclats et dans la confusion, le deuxième tireur d’élite achèvera la cible au cas où… »

A la question de savoir pourquoi n’a-t-il jamais agi ? L’officier a juste rependu par un sourire avant d’enchaîner un « on ne sait jamais et il faut toujours avoir de l’espoir dans la vie ».

Quelques minutes plus tard, on s’est retrouvé vers le rond point de l’ex centre culturel français. Au virage du ministère des mines, l’officier nous rappelle que chaque fois que le président passe par là, il y a toujours six éléments de la sécurité placés. Deux vers l’immeuble, deux autres en face et le reste un peu plus loin. « Le cortège passe ici, et facilement un commando bien armé de 10 ou 15 personnes peut bien faire le boulot et s’en tirer avec une ou deux pertes. Il faut juste jouer sur l’effet surprise, d’ailleurs les militaires placés ici ne s’attendent jamais à une telle chose et auront une réaction tardive et au pire des cas vont fuir…Je les connais et peu sont prêts à donner leur vie pour Sassou… »

L’officier nous apprendra aussi que Dabira était un amateur qui avait certes de bonnes idées, mais n’a pas su en discuter avec de bonnes personnes. Au marché noir, on peut trouver facilement des missiles sol-sol et sol-air à 12 millions de cfa l’unité.En RCA, au Nord du Cameroun, ces armes sont disponibles chez les islamistes et trafiquants de tout genre. L’acheminer au Congo est comme bonjour. Avec une portée de 5 km, on peut atteindre facilement un avion.

C’est à Kintélé, près d’une usine de transformation de la ferraille que l’officier prend exemple sur un avion entrain d’aborder son atterrissage sur Maya Maya. «  Sassou atterri rarement par Mfilou et vous voyez bien que d’ici on peut le liquider tranquillement et disparaître dans la nature, l’avion est à portée »

L’officier des FAC est convaincu que le scénario malien ou burkinabé est impossible au Congo à cause du tribalisme imposé par Sassou dans l’armée. Presque tous les officiers sont redevables à Sassou, et seul un acte isolé peut faire l’affaire.