Cuba: une centaine d’arrestations et au moins un mort après les manifestations

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Le gouvernement minimise les événements de dimanche qui ont vu des milliers de Cubains défilés dans les rues de tout le pays. La crise économique, les pénuries, le Covid-19… C’est un trop-plein qui a débordé dimanche dans un pays où manifester est interdit, sauf avec l’autorisation du Parti communiste. Le gouvernement justifie lui les difficultés économiques du pays par l’embargo américain, et depuis la vie a repris son cours presque normal à Cuba.

« Le 11 juillet, il n’y a pas eu une explosion sociale à Cuba, il n’y en a pas eu en raison de la volonté de notre peuple et du soutien de notre peuple à la Révolution et à son gouvernement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères cubain, Bruno Rodriguez, en conférence de presse mardi 13 jullet. Pas de soulèvement social, mais seulement quelques troubles. C’est ainsi que le gouvernement cubain minimise les manifestations de dimanche.

Mais quelque 130 personnes étaient emprisonnées ou signalées comme disparues, selon une liste nominative publiée sur Twitter par le mouvement contestataire San Isidro, à la suite des manifestations d’ampleur et inédites qui ont bouleversé Cuba, d’habitude si tranquille.

Des manifestations émaillées de heurts avec les forces de l’ordre, ce qui explique les arrestations, justifie le gouvernement. Le ministère de l’Intérieur a annoncé mardi, sans donner de détails sur les circonstances, qu’un manifestant de 36 ans était mort lundi dans le quartier populaire Güinera, dans la périphérie de La Havane, alors qu’il participait aux « troubles ».

Certaines figures de la dissidence cubaine ont également été arrêtées ou sont du moins portées disparues comme José Daniel Ferrer, Manuel Cuesta Morua et la dirigeante des Dames en Blanc, Berta Soler, ainsi que l’artiste protestataire Luis Manuel Otero Alcantara.

Diffusion d’informations sur internet

Dimanche, des milliers de Cubains sont descendus dans les rues pour crier leur ras-le-bol face à la crise économique, alimentés également par les réseaux sociaux qui ont créé un effet boule de neige dans tout le pays.

Depuis lundi, le réseau internet mobile est coupé et les rares personnes qui parviennent à se connecter et diffuser des informations sont arrêtées comme la journaliste indépendante et correspondante du journal espagnol ABC, Camila Acosta. Elle est accusée « d’outrage et de désordre public », des délits sanctionnés de trois à six ans d’emprisonnement.

Ce mardi, alors qu’elle était en direct sur une télévision espagnole, l’influenceuse Dina Stars a également été embarquée par les autorités.