Comment les drones ont fait basculer le conflit en Éthiopie

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S’ils ont largement permis la reconquête du territoire par les forces loyalistes, leur utilisation à outrance commence à inquiéter les États-Unis.

En Ethiopie, le gouvernement fédéral continue de reprendre des territoires aux rebelles tigréens. L’armée éthiopienne se trouve même désormais dans le sud de la province du Tigré. Une progression qui a poussé le parti tigréen du TPLF à demander une cessation des hostilités. Cette avancée fulgurante, l’armée la doit surtout aux drones qu’elle a récemment acquis.

Washington a de profondes inquiétudes après les nombreuses frappes de drones menées ces dernières semaines. L’administration américaine l’aurait notamment fait savoir à Ankara car la Turquie fait partie de ces pays qui ont récemment livré des drones à Addis-Abeba. A ses côtés, on retrouve notamment l’Iran et les Émirats arabes unis. 

En tout, un diplomate occidental estime l’arsenal éthiopien à environ une vingtaine de drones. Tous ont été acquis cet été, dans un besoin urgent de mettre fin à l’avancée des forces tigréennes qui s’approchaient d’Addis-Abeba. 

Le moins que l’on puisse dire c’est que leur rôle a été déterminant sur le champ de bataille, ils ont largement permis de repousser l’offensive des rebelles en région Amhara. Encore aujourd’hui, on peut voir le long des routes des dizaines de tanks, camions et pièces d’artillerie calcinés, tous détruit par les drones. 

Lors d’une visite en Turquie, l’émissaire américain pour la corne de l’Afrique s’est inquiété de leur utilisation y compris contre des populations civiles. D’autant que selon un diplomate, des pilotes de drones turcs se trouveraient en Éthiopie.  

Lundi, les rebelles du TPLF accusaient le gouvernement d’avoir tué 28 personnes lors d’une frappe de drone dans la ville de Milazat, au Tigré.