Comment le protocole de Sassou escroque les Waras sur son effigie

0
3685

Le service du protocole présidentiel se fait un extra important avec les commerçants étrangers sur l’effigie du chef de l’État, qu’il vend entre 30 et 40 milles francs Cfa. Rien qu’au marché de Poto Poto, ce service gagne plus 90.000.000 frs Cfa…Et il n’est pas conseillé de commettre le nouveau délit de Défaut d’effigie du chef de l’État.

L’effigie du chef de l’État est l’objet depuis un moment d’un juteux business dont quelques membres du protocole présidentiel et de la marie de Brazzaville en tirent bénéfice en toute impunité. Les sujets étrangers victimes de cette arnaque acceptent bon gré malgré de jouer le jeu. L’amour ne se force pas, il faut se faire aimer et non obliger les gens à vous aimer !

Tous les moyens sont bons dit on souvent ! Au Congo chaque institution est dotée d’un budget de fonctionnement qui la permet de mettre en œuvre son programme annuel. Bien qu’ignorant les fonds alloués à la présidence de la République tout monde le sait, qu’elle dispose d’un budget colossale lequel à notre entendement éviterait au service protocolaire présidentiel toute activité parallèle.

A défaut d’arnaquer les Congolais qui ne dépenseraient aucun franc pour une simple effigie, soit elle du chef de l’État, le service protocolaire s’est tourné vers les sujets étrangers qui tiennent des commerces dans la ville. Alors que cela devrait être tout à fait gratuit, pour la grandeur du chef de L’État, les agents du service protocolaire de la présidence du Congo exigent et font payer aux étrangers l’effigie du président de la République.

Et l’absence de celle-ci dans une boutique est sanctionnée par une forte amende et parfois même par la fermeture du commerce. Ainsi l’effigie du président coûte de force 30000frs sans cadre et 40000frs avec cadre. Si nous comptabilisons toutes les boutiques tenues par des étrangers, nous parlerons des centaines de millions de francs Cfa que le protocole de la présidence se tape sur le dos des étrangers.

Le comble est que même les kiosques archaïques qui sont des fumoirs de chanvre sont obligés d’avoir cette effigie du simple fait d’appartenir à un étranger.

A Poto Poto , rien que dans le périmètre du marché on comptabilise plus de 2000 commerces tenus par les étrangers .Ce qui rapportent une somme de 60.000.000 frs Cfa au protocole présidentiel. Dans tout Poto poto, on estime à plus de 10000 commerces qui rapportent près de 300.000.000 frs Cfa au protocole. Brazzaville compte actuellement huit (8) arrondissements dont certains sont plus grands que Poto poto avec ses plus de 10000 commerces, Moungali par exemple, compterait plus de 20000 commerces tenus par les étrangers qui rapporteraient plus de 600.000.000 frs Cfa au protocole présidentiel et à la mairie.

La mairie opère des contrôles dans les commerces tenus par les sujets étrangers afin de s’enquérir de la présence ou pas de l’effigie de Denis Sassou Nguesso qui doit être accompagnée du reçu de paiement délivré par elle. Aboubacar, un sujet Malien qui n’avait pas encore acheté de force cette effigie à 30.000frs Cfa avait vu sa boutique fermée et lui-même embarqué de force au poste de police où il s’acquitta d’une somme de 100000frs pour sortir de la garde à vue. Car les services du protocole présidentiel ont aussi sur ce fait, le pouvoir de décider sur la liberté des commerçants dans un bouveau délit appelé : Défaut d’effigie du Chef de l’Etat.

Une arnaque officielle visant spécialement les sujets étrangers qui bénéficient en retour d’une protection des quelques autorités. Jamais, des reconduites aux frontières viseraient les Ouest Africains, car ils sont une source importante d’argent pour les autorités. Avec cette obligation d’avoir dans son commerce la photo du chef de l’État, on se souvient encore des moments forts du parti État. Ceux là même qui tous les jours intoxiquent les oreilles du peuple avec le mot démocratie ont pourtant du mal à se débarrasser des bêtises du monopartisme.

Aux plaintes et grincements de dents de plusieurs étrangers on est en droit de se poser la question sur la destination finale de ces fonds ?…Mohamed qui tient une boutique sur l’avenue de la paix reconnaît que cet argent finit dans la poche d’une mafia bien organisée du protocole présidentiel. Pour Daouda qui gère un commerce à Massengo, cette pratique est surprenant dans un pays comme le Congo, mais il ajoute que ses deux ans de séjour lui ont permis de comprendre sur les mauvaises pratiques de certaines autorités congolaises qui pensent plus à voler qu’à autre chose…

Pour Ali un sujet Libanais, le chef de l’État congolais cultive trop le culte de la personnalité en obligeant les gens d’avoir sa photo dans leurs commerces qui pourtant relèvent du privé. Mais selon lui le Congo est un pays des voleurs qui cherchent partout où gratter.

Diakité, un vendeur de pièces de rechanges auto à Bacongo affirme avoir cette photo par obligation, et chaque fois qu’il la regarde regrette ses 40000frs. Moussa lui ne cesse de vanter les réalisations du chef de l’Etat et se réjouit d’avoir la photo dans sa boutique, mais regrette la somme déboursée. Sissoko qui vent les grillades « coupé coupés » à Ouenze lui conclut que le président de la République n’est pas au courant de cette arnaque gérée par des malhonnêtes de son protocole. Dans un pays normal où les mots liberté et démocratie n’existent pas que sur parole, l’effigie du chef de l’Etat n’est visible que dans l’administration Étatique.

Un conseiller municipal du troisième arrondissement Poto Poto indexe directement les autorités de la présidence et la mairie centrale, lesquelles pour lui ont trouvé sur les waras et Libanais un bon filon pour se faire de l’argent. Sinon, se demande t-il pourquoi ne font elles pas payer cette effigie aux Congolais ? Des escrocs en cravates qui peuplent le protocole présidentiel. Quelle honte !