L’artiste musicien Youlou Mabiala, alias le Prince YM, séjourne actuellement dans la capitale congolaise après dix-neuf années d’affilée en France pour des raisons sanitaires. Sur instruction de son médecin traitant, l’artiste devrait repartir dans deux semaines. Avant son retour, Les Dépêches de Brazzaville ont rencontré cette icône de la musique congolaise et africaine.
Les Dépêches de Brazzaville ont rencontré, le 2 juillet, un Youlou Mabiala souriant pour ne pas dire très souriant bien qu’il accuse encore quelques soucis de locution. Cependant, il se refait progressivement. Sa joie, a témoigné son frère cadet, Jean-Baptiste Nganga, c’est de voir son fils Audy Youlou prendre sa relève. Pour traduire cela en acte, il va profiter de son séjour à Brazzaville pour introniser officiellement son fils comme artiste-musicien continuateur de son œuvre immense. La cérémonie aura lieu au bar « La Détente », à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville, dans deux semaines.
Le regret de Youlou Mabiala c’est de ne pas pouvoir, pendant son séjour à Brazzaville, traverser le Pool-Malebo où se trouve sa deuxième famille. Son séjour est écourté sur demande de son médecin traitant. Il aurait bien voulu, mais hélas ! Par ailleurs, la famille de Youlou Mabiala sollicite de l’État congolais un regard et un appui conséquents. L’appel est vivement lancé au président de la République, au gouvernement, aux mécènes, aux mélomanes et aux gens de bonne volonté.
Une carrière riche et immense
En 1976, il revient au bercail, c’est-à-dire à « l’OK Jazz » et compose son plus grand succès, à savoir « Kamikaze ». Ses autres tubes sont particulièrement remarquables, à l’instar de « Bisalela », « Radio-trottoir », « Fariya », … En mai 1977, Youlou Mabiala et Michel Boyimbanda quittent « OK Jazz ». Avec Loko Massengo Djeskain, ils montent à Brazzaville l’orchestre « Les Trois frères ». La chanson « Koumbe-koumbe » de Youlou constitue l’acte fondateur du nouvel ensemble. Le succès est tout de suite au rendez-vous. En quelques mois, « Les Trois frères » s’imposent comme le groupe musical n° 1 du Congo. L’année 1978 est l’occasion pour Youlou de larguer un nouveau morceau, « Saley ».
Des « Trois frères » à « Kamikaze Loninguissa »
En dépit de la réussite artistique, les divergences apparaissent rapidement dans l’orchestre « Les Trois frères ». En 1980, il abandonne ses compagnons et crée son propre groupe « Kamikaze Loninguissa ». Au cours de cette période, il s’initie à la guitare et élargit sa palette. L’année 1980 ouvre la période la plus féconde de sa carrière. Les chansons se succèdent. C’est le cas de « Nsona », « Lili », « Mbata », « Mwana bitendi », « Etabe mofudé », « Maka », « Judoka », « Mamou », « Carte postale », « Le corps refuse », « 1X2= mabe », « Loufoulakari », « Mon avocat a voyagé », … A la fin de cette décennie 1980, il baisse un peu de rythme de production phonique. Au début des années 1990, il lance l’album « Dona Beija » qui bénéficie de la collaboration d’un vieux compagnon des années « OK Jazz », Josky Kiambukuta.
Sa carrière connaît un nouveau départ après l’éclatement en 1994 de « l’OK Jazz ». Sollicité par la famille de Luambo Makiadi Franco, il relance le groupe mythique en le fusionnant avec son propre groupe « Kamikaze Loninguissa ». Parmi les albums enregistrés durant cette période figurent « Oleli- oleli » en 1996. Cet album relance « l’OK Jazz » nouvelle formule. Malheureusement, l’aventure s’est estompée à mi-parcours suite à l’accident qu’a connu le leader du groupe, Youlou Mabiala. Pour son fils Audy Youlou, les chansons « Loufoulakari » et « Point final » resteront à jamais des merveilles intarissables.