Le Congo a fait quelques efforts pour redorer son blason en matière de lutte contre la corruption à l’échelle internationale. Il vient de gagner trois places au classement mondial sur l’indice de perception de la corruption, selon la dernière étude réalisée en 2021 par Transparency international, passant de la 165e place à la 162e sur 180 pays.
Ce mercredi 27 juillet matin, le président de la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC), Emmanuel Olita Ondongo, a lancé un carnaval qui a arpenté les artères de Brazzaville avec pour message : « Tous, mobilisons-nous contre la corruption. Sinon, elle nous détruira ».
Le carnaval de sensibilisation de la population à la lutte contre la corruption est parti du siège de la Haute autorité de lutte contre la corruption en passant par les directions générales du Trésor ; des Impôts ; des Douanes ; la Caisse nationale de la sécurité sociale ; le Ministère des Finances et du Budget ; la Caisse congolaise d’amortissement ; le Commandement territorial des forces de police…
Les prospectus expliquant les missions de la HALC, le sens du combat contre la corruption ont été mis à la disposition des travailleurs de ces structures ainsi que les passants à travers des artères de la capitale. Le carnaval ponctué d’arrêts d’animation par un orchestre de la place et un groupe théâtrale : des chants et des sketchs pour faire passer le message de sensibilisation.
«Dénoncer est votre droit et un défi à votre portée », pouvait-on lire sur les prospectus distribués.
Une manière d’encourager la population à utiliser le 1023 , le numéro vert consacré à cet effet, pour dénoncer les antivaleurs.
Il est devenu de plus en plus ardu d’obtenir normalement un document administratif ou un service dans les délais normalement impartis. Tout recours à l’administration publique ou privée pour un papier ou une pièce spécifique, voire un service dont la délivrance est censée être régentée, du type passeport, carte d’identité, intervention des forces de sécurité, un poste budgétaire, une facture au Trésor public, nécessite un pot-de-vin.
A quelques exceptions près, la corruption est devenue endémique au Congo-Brazzaville et sévit à toutes les étapes de quelque processus que ce soit, particulièrement lorsque de fortes sommes sont en jeu.
La corruption et ses infractions connexes ou assimilées comme la concussion, le trafic d’influence, la soustraction et le détournement des biens, la gestion frauduleuse, l’enrichissement illicite, le favoritisme, la prise illégale d’intérêt, les abus des biens sociaux et le blanchiment des capitaux constituent un obstacle à l’éradication de la pauvreté et sape la capacité du pays d’atteindre ses objectifs du développement.
Le 31 juillet 2016, le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguelé, a accusé le Parquet de Brazzaville de ne pas engager les poursuites judiciaires contre les tierces sur certains dossiers avérés.