Pour tenter de sortir du tête-à-tête étouffant avec la primauté du pétrole sur toute l’économie nationale, le gouvernement congolais, par le truchement de son ministre de la coopération internationale, Denis Chistel Sassou, entend initier une stratégie de diplomatie économique.
Le nouveau ministre de la coopération internationale réussira t-il à propulser le Congo vers une phase inédite de sa coopération bilatérale et multilatérale?
Denis Christel Sassou Nguesso a pris tout le monde par surprise en invitant les ambassadeurs accrédités à Brazzaville à une rencontre qu’il a lui-même présentée comme une « réunion de prise de contact ». « Quelle cacophonie diplomatique »! S’est étonné un expert en relations internationales. Une remarque d’autant plus fondée qu’en matière de diplomatie, seuls le premier ministre, chef du gouvernement, et son ministre des affaires étrangères, méritent le titre d’ » Excellence », pour prendre directement attache avec les chefs de missions diplomatiques au Congo.
En clair, le ministre de la coopération internationale aurait dû, selon les usages diplomatiques, se faire adouber, en pareilles circonstances, par le premier ministre ou son collègue des Affaires étrangères.Au-delà de ces balbutiements diplomatiques qui ont agacé certains chefs de missions diplomatiques à Brazzaville, l’on retient que les grands axes de la coopération internationale esquissée par Denis Christel Sassou Nguesso, à travers sa communication, se situent sur les économies forestière, minière, numérique, tourisque agricole et industrielle.
À y regarder de près, certaines attributions des ministères du tourisme, économie forestière, développement industriel, agriculture, économie numérique, géologie, zones économiques spéciales et diversification de l’économie…, passent désormais sous l’escarcelle de la coopération internationale.
Cette nouvelle stratégie de développement économique, fort ambitieuse, souffre malheureusement de l’absence d’une loi qui définit le cadre de cohérence globale à moyen et long terme, celle qui fixe précisément les objectifs stratégiques sectoriels. Sur le plan du partenariat, un autre chantier confié à Denis Chistel Sassou Nguesso, il manque également un document de référence pour la mise en œuvre du partenariat entre l’État congolais et les différents acteurs du développement…
Autant d’impedimenta administratifs, juridiques et autres, auxquels le ministre de la coopération internationale doit, au préalable, s’attaquer, avant de tracer hâtivement les routes du développement du Congo. S’il réussit ce challenge de super coopérant international, Kiki, pour les intimes, pourrait mieux soigner son image, et viser la location, à court ou moyen terme, du Palais du Peuple à Brazzaville. À défaut, il court le risque de se désagréger comme un avion en plein vol.