Deux politiques congolais, Christian et Prince, agressés at home, en l’espace d’une semaine, quasiment de la même manière. Règlement du solde de vieux comptes politiques ou affaire de cul?
» Je me suis laissé emporter par une virée nocturne avec des amis. Du centre-ville à Bacongo, je ne voyais pas le temps passer. Et c’est vers 5h du matin que je décide enfin de repartir chez moi… », relate, le cou perclus d’humilité, tête et jambe droite bariolées de pansement, Christian Diatou, discret homme d’affaires et politique qui était très proche de feu Parfait Kolélas. Il est par ailleurs considéré comme le plus que frère du nouveau député Alban Kaki, tombeur de Princesse Mouangassa, au terme d’un contentieux électoral qui a tourné en faveur du plaignant à la suite de la décision rendue par la cour constitutionnelle.
Le jeune homme de quelque 40 ans est loin d’oublier le film d’horreur dont il a été l’acteur principal. « Pendant que je cherchais à allumer ma télévision pour écouter le journal Afrique de RFI de 5h30, sur canal plus, j’ai vu un homme cagoulé, rampant comme un reptile. Il était armé d’un coupe coupe. Le temps de me sauver, je me retrouve nez à nez avec lui. Nous en venons tout de suite aux mains, avant qu’un autre, également cagoulé et armé d’une barre de fer, ne vienne à la rescousse du premier que je tentais de tenir en respect. Puis arrive un troisième bandit, poursuit Christain, visiblement marqué par ce film d’horreur qu’il n’oubliera jamais. Le temps de crier Oh voleur! L’agressé, qui perd énormément du sang, réussit à s’extraire des armes blanches de ses 3 bourreaux.
Il vit, malheureusement, seul dans cette grande parcelle. Les voisins, in-extremis, volent au secours de Christian, urgemment conduit à l’hôpital. Il est 6h du matin. Les 3 bandits armés, à l’insu de tout le monde, trouvent le moyen de se cacher sur la toiture de la maison annexe, sur laquelle ils s’aplatissent, la peur dans le ventre, comme des poussins apercevant l’ombre d’un épervier. Des recherches effectuées par les voisins s’avèrent infructueuses. Heureusement, une jeune élève a suivi la scène depuis le balcon d’un R+2. Et c’est elle qui lance l’alerte sur la localisation de la cachette des 3 agresseurs. 2 prennent la poudre d’escampette. Le troisième est vite maîtrisé par des populations en colère. L’enquête confiée à la police permet de mettre la main sur l’un des deux en fuite. Les 2 bandits armés méditent en ce moment leur sort au commissariat du Rond- point la Coupole à Brazzaville. Selon les premiers éléments d’enquête, les 3 bandits armés auraient été en mission commandée, avec pour acte prémédité : « la liquidation physique Christian « . Pourquoi? Mystère sur les vrais commanditaires. Les fins limiers de la politice sont à pied d’œuvre.
À peu près, c’est le même scénario qu’a connu Prince Bahamboula, nouveau député de Mayama. Quelques jours avant, le jeune député s’était imprudemment fendu d’une vidéo par laquelle, via réseaux sociaux, il se déchargeait de ses fonctions de directeur de cabinet du ministre de l’Artisanat et des PME. Il semble plutôt que c’est Lydia Mikolo qui aurait décidé de mettre fin aux fonctions de son directeur de cabinet. Prince , yeux bouffis de sommeil sur le canapé, a été cueilli à son domicile sis « Immeuble Flamboyant » par 3 malfrats.
L’un tenait un sachet qui devait servir de pratique de mort par étouffement à appliquer à sa victime. Qui a eu la vie sauve en brisant la porte vitrée qui donne sur son balcon, à partir duquel il s’est mis à crier : » Au secours! ». N’eût été ce cri de détresse qui a alerté un militaire en faction dans le voisinage, les malfrats auraient pu commetre leur forfait. Bien avant de s’introduire à l’immeuble Flamboyant, les bandits, bien informés sur la localisation de l’appartement de leur victime, avaient pris le soin de priver l’immeuble de la fourniture d’électricité. Vrai ou faux lorsque l’on sait que les coupures d’électricité sont récurrentes à Brazzaville?
Une curieuse ressemblance. Christian comme Prince, jeunes politiques, vivent chacun seul. Ils ont été agressés quasiment de la même manière. Ont-ils une vie politique gênante pour que des méchants politiques qui infestent la cour à vipères à Brazzaville leur en veulent tant? Des jeunes et beaux gosses friqués, sans femme à la maison, vivent -ils comme des anges de Dieu, sans une ou des copines qui connaissent bien leur vie mouvementée ? Des questions, rien que des questions.
A.Ndongo, journaliste économique et financier