Sassou dépossédé de son hôtel particulier de 700 m2 en France

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Le tribunal de Versailles vient de déposséder le président congolais Dénis Sassou N’Guesso de son hôtel particulier de 700 m2 au Vésinet, non loin de Paris. Selon l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné, qui rapporte la nouvelle, le tribunal de Versailles a nommé un administrateur pour gérer la villa, estimant que Sassou n’avait aucun titre de propriété pour l’occuper.

Connue sous le nom de «Suzette», la villa se distingue par son luxe insolent : bibliothèque en acajou massif, des tapis d’Aubusson, du marbre blanc de Carrare, des robinets en or et pas moins de six pièces réservées aux domestiques. D’après ceux qui s’y sont rendus, «Suzette» dispose des couloirs permettant de quitter la chambre de Sassou sans se faire remarquer par quelques «malveillants».

La villa, désormais au centre d’une bataille juridique, avait été acquise par le frère aîné de Sassou connu à l’état civil sous le nom de Valentin Ambendet N’Guesso. Celui-ci avait, avant de décéder en 2004, fait réaliser des aménagements dans «Suzette» estimés à quelque 3 millions d’euros et confiés la Société Inter développement qui réclame 300.000 euros à Sassou.

Outre cette rondelette somme, le président congolais doit, selon des sources françaises, plus de dix millions d’euros d’impôts au fisc français au titre de la succession de son frère aîné. Le montant serait même beaucoup plus important en tenant compte des pénalités de 1% de la valeur par mois de retard. Connaissant les relations personnelles de l’ancien président français Jacques Chirac et son homologue congolais, le fisc français n’avait guère manifesté de zèle pour récupérer les droits de succession sur «Suzette».

On ignore s’il va désormais profiter de la brèche ouverte en juin dernier par la justice française pour relancer «le contribuable » Sassou. Le parquet de Paris avait, rappelle-t-on, ouvert il y a quelques semaines une enquête préliminaire contre les présidents congolais Dénis Sassou N’Guesso et gabonais Omar Bongo Ondimba tous les deux soupçonnés par les associations Sherpa et Survie d’avoir illégalement acquis des biens immobiliers en France. L’enquête se poursuit toujours. Et cette fois, l’ami Chirac n’est plus à l’Elysée pour ouvrir le parapluie.