Retour sur les non-dits du sommet des trois grands bassins forestiers

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Les moyens financiers colossaux injectés par le Congo pour organiser le deuxième sommet des trois grands bassins forestiers du monde, du 26 au 28 à Brazzaville, n’ont pas empêché que cette messe tourne au fiasco avec plusieurs couacs constatés dans l’organisation et l’absence de nombreux chefs d’États. M. Denis Sassou Nguesso qui croyait redorer son blason après de nombreux scandales que son pays connaît, est ridiculisé par ses collabos.

Pour des raisons tribales et dans le souci de se faire certainement les poches comme à l’accoutumée, le clan Sassou a jeté son dévolu sur Arlette Soudan Nono, afin de chapeauter ce sommet en lieu et place de l’ingénieure-universitaire-chercheuse en foresterie, Rosalie Matondo, ministre des eaux et forêts qui avait mis en place le fonds bleu pour le bassin du Congo en mars 2017 et d’autres projets avant cette date. Bien que les ratés étaient prévisibles, mais on n’était loin d’imaginer une si maigre moisson avec des dizaines de milliards de FCFA décaissés par le Congo :

24 milliards de FCFA par exemple alloués à Dieudonné Bansimba, Maire de Brazzaville, « meilleur élève de l’école de surfacturation des travaux de Jean Jacques Bouya ». Malgré cette bagatelle, ledit maire n’a pu transformer ni le centre-ville de Brazzaville, ni les neuf arrondissements que compte cette capitale. Selon des indiscrétions, Zéphyrin Mboulou, ministre de l’intérieur du Congo, aurait interpellé son maire pour n’avoir donné que 10 millions de FCFA à chaque administrateur-maire délégué d’aménager leurs arrondissements.

Près de 3 milliards de FCFA ont été décaissés pour les missions des deux ministres des affaires étrangères (Jean Claude Ngakosso et Christel Sassou Nguesso) et la ministre de l’environnement qui n’ont pu ramener à Brazzaville, ni Emmanuel Macron, ni Lula Da Silva, moins encore, les chefs d’État de l’Amazonie et du Bornéo -Mékong et de l’Asie.

Pour les opérations liées aux NTICE, l’enveloppe allouée s’élevait à 1 milliard 200 millions destinée. Cet argent devrait-être restitué aux opérateurs du numérique et de communications électroniques que le directeur général de l’ARPCE, Louis Marc Sakala avait obligé de préfinancer les activités dudit sommet.

400 millions de francs CFA pour les « influenceurs » qui sont venus on ne sait pourquoi alors que, cet argent aurait dû permettre de régler ne fusse que les bourses des étudiants.

etc.

Les grands coups de massue du sommet

Dans son adresse à ce sommet, le président Tshisekedi n’a pas fait l’économie des mots. Il dénonce l’hypocrisie de son homologue Sassou qui l’appelle frère, mais le poignarde dans le dos en pactisant avec Paul Kagamé qui pille la RDC et tue ses habitants. Conséquences, Tshisekedi se recroqueville, il rechigne de construire le pont entre Brazzaville et Kinshasa au risque de voir traverser en RDC, les supplétifs Rwandais qui débarquent tous les jeudis à Brazzaville et d’autres jours par diverses voies. Avant de terminer son speech, Tshisekedi à asséner le coup fatal à Sassou en lui parlant du tribalisme qui règne au Congo Brazzaville.

Quand le tribalisme et la cupidité gâchent le sommet dit « des trois bassins »

Le tribalisme a terni à nouveau l’image de M. Sassou la preuve : à la place de procéder à un appel d’offre, plusieurs marchés dont celui des badges ont été attribués de gré à gré avec rétro -commissions à des parents, ajouter à cela les contradictions entretenues par les ministres, de l’intérieur, des affaires étrangères et de l’environnement. Conséquences, 3/4 des participants n’ont pas pu obtenir les badges et se sont plaint de différents services.

Le cas le plus flagrant, a été de voir M. Sassou, logé à la même enseigne que tous les participants jusqu’à partager les toilettes avec le citoyen lambda. C’est une insécurité pour les très hautes personnalités. Heureusement que, les présidents Macron, Lula et ceux de deux plus grands bassins forestiers du monde, le Secrétaire général de l’O.N.U et Cie n’ont pas effectué le déplacement pour Brazzaville. De même, les circuits internet et autres ont été mal conçus par les constructeurs des deux tours jumelles. Les invités logés dans ces buildings ont été un moment en insécurité jusqu’à l’intervention urgente d’une société libanaise venue réparer la chinoiserie surfacturée par Jean Jacques Bouya à hauteur de 174 milliards de fcfa (nous reviendrons sur les défauts de tours jumelles de Mpila).

Les hôteliers se sont plaints des autorités congolaises qui ne les ont pas indemnisés après avoir bloqué des centaines de chambres du 15 au 30 octobre pour le sommet mais qu’ils n’ont plus occupées au profit des tours jumelles.

S’il est vrai que, Anatole Collinet Makosso à pu rattraper quelques erreurs et ramener plus d’un invité à cette messe, de nombreuses personnes (qui ont gardé l’anonymat) interrogées sur les bénéfices de ce sommet, réclament un audit et des sanctions disciplinaires. Ces dernières parlent d’échec et rejoignent Tshisekedi qui pense qu’au lieu de toujours condamner les Occidentaux ou mendier, il faut d’abord se mirer, se demander si on gère bien ses capitaux et son environnement pour prétendre aux financements et autres. Que dire des coupes sauvages des bois et de la pollution marine entretenue par des sociétés asiatiques ? Comment le Congo gère divers projets et financements extérieurs ? Autant de questions …

Le 28 octobre à Brazzaville, les participants à ce sommet se sont engagés à une plus grande collaboration internationale de la forêt en l’absence des hauts représentants des deux grands bassins cités plus haut.

Ghys Fortune BEMBA DOMBE