À la lumière de la « gouvernance financière et des hydrocarbures en difficulté », il ressort de notre analyse amorcée précédemment que procédés sont actuellement utilisés par le ministre Bruno Jean Richard Itoua (BJRI) et ses amis pour mettre sur pied une économie parallèle, oligarchique, contractuelle et extractive des hydrocarbures
Le choix des partenaires dans les nouveaux CPP n’est ni neutre ni diversifié. Il repose sur une cartellisation contractuelle autour de cinq acteurs clés :
- Perenco Congo (offshore mature),
- Trident Energy et Orient en perte de vitesse (successeur des majors Chevron et Total dans Haute Mer, Nsoko).
- Congo REP (héritière de Likouala, structure peu transparente),
- Oriental Energy (filiale chinoise de Ganergy Heavy Industry Group),
- Wing Wah Exploration (acteur asiatique agressif sur le onshore du Kouilou).
Tous ces acteurs disposent d’un point commun : ils opèrent sous pavillon juridique congolais, mais avec des intérêts transnationaux, hors du périmètre EITI, et liés à des juridictions peu coopératives fiscalement (Chypre, Hong Kong, Seychelles, etc.) et deux d’entre eux en accointance à BJRI via Lucien Ebata. Ancien grand client du cabinet Mossack Fonseca, BJRI sait mieux que quiconque comment y domicilier ses rétrocommissions en millions de dollars. Les contrats cités précédemment introduisent des bonus de signature non récupérables, qui permettent à l’État d’obtenir une avance budgétaire immédiate officiellement, au détriment d’une négociation sur le partage de la rente à long terme. Cette tactique court-termiste masque une mise en coupe réglée des ressources, déguisée sous des récits de « relance » ou de « redéveloppement ». L’absence d’une équipe technique puissante, consciencieuse et outillée autour de M. Sassou laisse à ces derniers des marges de manœuvre de détournements colossales, y compris sous son nez, pour consolider leurs positions et leurs avantages. Parallèlement, BJRI reprend son projet de création de la société S3C – Société Congolaise de Comptage et de Contrôle pensée en avril 2025 en partenariat avec la société West Coast Gas Ghana Limited (WCGGL) pour externaliser la collecte des données de production.
Officiellement, elle est destinée à renforcer la transparence, mais en réalité, elle est bâtie sur des bases opaques et graves qui mettent le Congo en péril
BJRI met en difficulté M. Sassou et le Congo
Au commencement de la société S3C, existeraient des motivations de BJRI de se faire des poches et d’avoir la mainmise sur les pétrole et le gaz du Congo. Ainsi, sûr de lui de nommer son pion à la tête de la SNPC, il propose à l’examen des membres du Conseil des ministres réunis à Oyo le 7 octobre 2025 le projet de décret portant approbation des statuts de la SNPC avec deux nouvelles structures :
- le centre d’études et de gestion de données pétrolières, gazières et énergies nouvelles;
- et la direction gaz et énergies nouvelles.
M. Sassou, voyant venir son ministre qui se targue d’un destin national d’après les fiches qu’il a devers lui et, le danger d’exposer des infos sensibles des hydrocarbures à 100% à une société étrangère, fût-elle propriété d’un ex-chef d’État du Ghana, il décide par décret n°2025-425 du 16 octobre 2025 de reconduire Maixent Raoul Ominga à la tête de la SNPC malgré les résultats mitigés de sa gouvernance (nous y reviendrons).
BJRI, à l’image d’un Apôtre du diable, est surpris par cette nomination, mais ne désarme pas. Coincé entre les pourboires déjà reçus et les investissements de 2,5 milliards de la société WCGGL, BJRI, relance son deal « avec ladite société pour monter une structure qui lui rétrocéderait des millions de dollars de rétrocommissions.
Dans la foulée, sans l’aval de son mentor Sassou, il signe en fin novembre 2025 des accords avec WCGGL, un véritable scandale : - c’est le directeur général de la SNPC qui devrait signer avec WCGGL et non le ministre, parallélisme de forme oblige, mais aussi, après le conseil des ministres du 7 octobre, la reconduction du 16 octobre 2025, la charge revient au sulfureux Raoul Ominga;
- toutes les informations sensibles seront entre les mains des Ghanéens, ce qui rend le Congo très vulnérable et dépendant de WCGGL ;
- la WCGGL n’est pas spécialisée en comptage de pétrole mais de gaz. Curieusement au Congo, elle fait tout ;
- il y a désétatisation furtive du secteur pétrolier, où les flux physiques (barils), financiers ( profits, fiscalité et autres) et informationnels (data) sont en grande partie déviés vers une oligarchie extractive contractuellement protégée;
- Pour des buts inavoués, BJRI situe l’État dans un rôle uniquement de figurant protocolaire dans la fabrication des lois qui garantissent juridiquement cette évasion de souveraineté. Cette dérive s’accélère au regard de l’agenda se profilant à l’horizon.
À suivre.
Ghys Fortuné BEMBA DOMBE







