Petit à petit, Dolisie se meurt dans la douleur

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Depuis 2003 date de la mise en place de la décentralisation, les maires se succèdent, mais Dolisie ne change pas. «Inadmissible, horrible et scandaleux», les habitants de la capitale de l’or vert ne tarissent pas de critiques lorsqu’il s’agit d’évoquer les voiries dégarnies et défoncées de la ville préfecture du Niari (sud). Pourtant, les usagers de la route, motards ou chauffeurs de taxis en tête, savent à quel point un nid de poule ou une plaque de goudron recouverte de graviers peuvent être au mieux un problème pour le dos des conducteurs, au pire un véritable danger.

Toutes les avenues et rues de Dolisie, la troisième ville du pays, sont dans un état de délabrement très avancé.

Impossible de partir par voiture de l’avenue Félix Eboué pour déboucher sur l’avenue de l’indépendance.

Du Consistoire EEC au CEG Hammar, de l’école Mboukou à Mangandzi, du grand marché à Taïti, faire certains itinéraires devient un véritable parcours du combattant.

Difficultés de circulation dans les rues et avenues du quartier Capable, jonchées des mares d’eau par manque d’entretien. Canalisations bouchées quand elles existeraient encore.

Et la question est aussi esthétique, notamment la laideur des bâtiments et habitations. Les toitures portent la couleur rougeâtre dégagée par la poussière.

Les habitants se plaignent de vivre dans un cadre peu agréable, dégradé et mal entretenu. Les gens observent le phénomène chez eux mais n’imaginent pas qu’il se produit la même chose partout.

On s’aperçoit que le centre-ville est très touché aussi, et c’est en fait toute la capitale de l’or vert (203 587 habitants en 2021) qui se meurt dans la douleur.

Dolisie est devenue une ville en sommeil avec ou sans soleil.

Malgré ses atouts, aujourd’hui, l’esprit dolisien est complètement éteint et n’arrive plus à entretenir cette flamme créative, transgressive, bigarrée et épicurienne.