Les agents des mairies locales ont 40 mois d’impayés

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Faute d’argent, la démocratie locale meurt par étreinte !Les agents des petites mairies des 12 départements du Congo broient du noir depuis des mois! Ils héritent du gouvernement près de 40 mois d’impayés.

Faute d’argent, les sessions ne se tiennent plus et les grandes décisions sur l’avenir des collectivités locales ne sont plus prises. La crise a pourri la vie à ces institutions de décentralisation qui n’auront finalement que duré le temps d’une rose. Certes, la loi de 2003 consacre une entière autonomie aux collectivités locales, mais l’argent doit provenir d’en haut.

Pendant la période de vaches grasses, le gouvernement consacrait au moins 1 milliard de francs CFA au fonctionnement de chaque conseil départemental. Les impôts et autres taxes constituent les ressources principales de ces mairies. Mais combien d’argent rentre dans les caisses? En réalité, le seul espoir de ces collectivités locales, c’est la subvention de l’Etat. Pas autre chose. Aujourd’hui, c’est le chaos. Même l’entretien des bâtiment n’est plus possible!

Et le PND 2018-022 qui a prévu monts et merveilles pour les collectivités localités peine à s’exécuter. Les communes de plein exercice de Dolisie, de Mossendjo, de Nkayi ou de Ouesso, sous perfusion, fonctionnent au ralenti. Elles ne disposent d’aucun sou pour rebondir. Les deux grandes villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire, sont presque logées à la même enseigne.

Le Sénat qui coordonne toute la politique des collectivités locales manque d’arguments. Pierre Ngolo qui reçoit ces mairies désemparés à son cabinet doit chaque fois trouver les mots pour les faire repartir. Le gouvernement n’a rien, pour tout dire. A cause de la gourmandise politique, les autorités ont élevé tous les chefs-lieux des départements en mairie.

Avec rien comme budget. Et pendant 5 ans, ces nouvelles structures de la décentralisation ont vivoté, cherchant par-ci par-là les fonds de survie. La petite démocratie se meurt. A Mossendjo ou à Nkayi, les conseillers municipaux ne se réunissent plus. Les bureaux des conseils municipaux sont désormais chargés d’évacuer les affaires courantes, alors que les problèmes des villes, transport, assainissement ou sécurité, se posent avec acuité.

@Arsène SEVERIN