Des détournements signalés dans les ministères des enseignements

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Le président de la Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques (CNTR), Joseph Mana Fouafoua, a annoncé le 10 mars à Brazzaville l’ouverture d’une enquête sur les ressources perçues par le ministère de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation; de l’Enseignement technique et professionnel ainsi que de l’Enseignement supérieur.

Organisée au Palais des congrès sur le thème « Créée pour contribuer résolument à la promotion de la bonne gouvernance des finances publiques en République du Congo », la première session ordinaire de la CNTR a permis aux onze membres de cette institution de faire le point des activités du bureau ; d’adopter les rapports d’activités et financiers 2021 ainsi que le budget 2022 y compris le plan de travail annuel. « Dès le mois d’avril prochain, nous allons nous intéresser aux ressources perçues par les trois ministères des Enseignements », a annoncé Joseph Mana Fouafoua, invitant tous les membres à s’armer de courage.

Sensibiliser les acteurs impliqués dans la gestion des finances 

Selon lui, le plan d’action 2022 de la CNTR sera consacré, entre autres, à l’appropriation et à la vulgarisation des textes fondamentaux ; la sensibilisation des acteurs impliqués dans la gestion des finances ; la poursuite et l’intersection des missions d’enquête et d’analyse. Il s’agira également de la mise en place d’une synergie avec les autres organes de contrôle interne et externe ; l’implication de la société civile et de la population par l’information claire et simple de la gestion des finances publiques. A cela s’ajoutent l’invite des gestionnaires des fonds publics pour les emmener à intégrer dans leurs pratiques le principe de redevabilité ; le recrutement et la formation d’un personnel technique d’appui de qualité.

S’agissant des activités importantes menées en 2021, la CNTR a réalisé, après plus d’un an d’existence, une mission d’enquête et d’analyse auprès des entités publiques concernées par le Guichet unique de paiement (GUP) et le Compte Unique du trésor. « Cette mission a été réalisée non sans difficulté en raison des réticences manifestées par certains acteurs publics, sans doute encore peu accoutumés aux opérations d’audits indépendants et à l’obligation de rendre compte de la gestion de la chose publique », a déploré Joseph Mana Fouafoua.

La deuxième mission d’enquête diagnostique initiée porte sur le fonds Covid et le fonds national de solidarité mis en place par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la pandémie à coronavirus. Pour le président de la CNTR, les ressources publiques sont un bien commun dont la population est le constituant. Ainsi, les gestionnaires devraient, a-t-il dit, agir dans l’intérêt du constituant afin de lui rendre compte régulièrement.  « Une des missions de la CNTR est de vérifier si cette obligation est remplie comme il se doit. S’agissant de l’audit, c’est une notion que semblent redouter bon nombre de gestionnaires des deniers publics », a-t-il poursuivi.

Il s’est, par ailleurs, félicité de l’intérêt manifesté par le gouvernement dans le but d’accompagner cette jeune institution dans l’exécution de ses missions édictées par la loi visant l’amélioration de la gouvernance des ressources publique. Joseph Mana Fouafoua a, enfin, salué le Parlement qui avait jugé opportun d’inscrire la gouvernance comme pilier majeur dans le Plan national de développement 2022-2026.

« Le chemin de la transparence est encore obscur »

Parlant des activités menées en 2021, le rapporteur-trésorier de la CNTR, Alphonse Oko, a rappelé qu’au plan organisationnel, l’institution a tenu régulièrement ses réunions de bureau et l’organigramme a été mis en œuvre. De même, les documents fondamentaux issus de la session inaugurale ont été mis en œuvre. Au plan fonctionnel, les ressources allouées à la CNTR ont permis l’acquisition, l’aménagement et l’équipement en matériel et mobilier de bureau ; le paiement des émoluments des membres et collaborateurs ; la réalisation des missions d’enquête.

« Les actions menées dans le cadre des deux enquêtes réalisées montrent que le chemin de la transparence est encore obscur et la traçabilité des écritures comptables n’obéit pas toujours aux exigences en la matière », a souligné Alphonse Oko.