Brazzaville: pas de carburant et flambée du prix de transport au pays pétrolier

La pénurie du gasoil observée il y a quelques jours à Brazzaville n’est pas restée sans conséquence sur le quotidien des Brazzavillois qui subissent l’instabilité du prix du bus et du taxi. Officiellement à 150 francs CFA, le prix du bus varie selon les itinéraires. Ceux des quartiers périphériques payent le lourd tribut ! 

Après la pénurie de gasoil qui a été observée dans les stations-services de Brazzaville ces derniers jours, le prix de la course du transport en commun devient instable. C’est une situation difficile et cela a un impact négatif sur la bourse des usagers du transport en commun.

« Nous souffrons à cause des prix des bus. Je quitte le quartier de la base chaque jour pour me rendre au pont du Djoué, où je fais du maraîchage. J’éprouve d’énormes difficultés à me déplacer, car même lorsque je prévois 600 francs pour le transport, à cause du phénomène demi-terrain, le coût total me revient à 1200 francs CFA et parfois 1500 francs CFA », souligne une passagère de bus, Patricia Yimbou.

Le prix élevé de la course du transport en commun semble se justifier par la rareté du carburant. « Je vis au quartier Mayanga, et pour arriver au marché Total, je dois désormais débourser entre 300 et 400 francs CFA. De plus, malgré les tarifs élevés, il n’est pas facile d’avoir un bus aux heures de pointe », dit un autre passager de bus, Paderh Mfouna.

Les chauffeurs de transports en commun quant à eux justifient cette hausse des tarifs par la difficulté d’approvisionnement et la cherté du précieux liquide. Pour un chauffeur de bus de transport en commun Yvelin Mboungou, garder la course à 150 francs CFA est avant tout un acte citoyen et une façon pour lui de permettre à ses passagers de se déplacer à un prix standard reconnu par tous.

 « Nous achetons actuellement le bidon de gasoil jusqu’à 18.000 francs CFA contre 12.000 francs CFA en temps normal. Il nous est aussi difficile d’être servi au milieu des longues files d’attente qui se dessinent devant les stations-service. Nous sommes donc obligés d’augmenter les tarifs afin de pouvoir atteindre une recette journalière commode », a relevé un chauffeur de bus, Elabre Siassia.

« Puisque le gasoil devient vraiment difficile et que le prix a augmenté, la seule solution de nous en sortir, c’est d’augmenter également le tarif des transports », affirme Nkoumbou Guldy, chauffeur de bus.

Malgré les répercussions de la rareté du carburant, certains chauffeurs de transports en commun maintiennent tout de même les tarifs habituels, dans le souci des clients.