Plus les jours passent et plus la classe politique nous donne à voir des signes de fébrilité. Pour les élections générales de 2026, les jalons sont posés un à un pour nous désigner les points cardinaux des prochaines législatures. Il s’agira de renouveler, à fond ou en surface, une classe politique qui commence à se taquiner sur la question des bilans.
Et de se gonfler les pectoraux sur la mode de :
«Qui est plus fort que nous ?».
Indéniablement, le Parti congolais du travail, parti politique le plus ancien ayant investi tous les postes de commandement, part avec une longueur d’avance. C’est le parti le mieux structuré, présent dans les 12 départements et qui compte le plus de cadres experts. Parti au pouvoir, il ne devrait craindre aucune concurrence. Sur le papier, il en est ainsi : il ne devrait souffrir d’aucune entorse.
Mais nous sommes le Congo. Où les machines les mieux huilées peuvent se gripper du fait des impondérables et des atavismes. Depuis 1969, par temps de paix ou temps de guerre, il engrange les succès électoraux au point qu’il en naît une sorte d’invincibilité et de triomphe permanent. Faute d’argument pour le déstabiliser, l’opposition se trouve très souvent réduite à lui balancer de vieux poncifs.
Mais le Congolais connait le Congolais : il sait le nombre
de magouilles que suppose la tenue d’une élection. Il sait la masse d’argent, les torrents de compromis et de compromissions pour faire triompher une ligne politique, surtout dans un terroir qui n’est pas ethno-compatible. De temps en temps, une parole échappe aux gardiens du temple qui estiment que tel personnage ne peut pas se présenter dans tel coin !
A ce jeu, nous avons compris que tout est affaire d’influence, de gros sous, de soudoiements, de menaces. Et que la dé-mocratie tant invoquée, surtout au lendemain d’une victoire électorale, est tout juste une affaire d’argent bien distillé. De meilleur positionnement dans les médias. Et comme celui-ci dépend de la somme à déverser ou reçue, seuls les naïfs crieront : «On a gagné». Non sans une certaine nostalgie pour ces élections qui se terminent trop tôt !
L’Assemblée nationale s’est empressée de tirer à boulets rouges sur le député Joseph Kignoumbi Kia-Mboungou. Hier c’était sur le citoyen Moigny. Demain et après-demain, ce seront d’autres têtes qui seront visées. Notre démocratie est
un feuilleton à épisodes.
Albert S. MIANZOUKOUTA