Agriculture : la stratégie du Congo pour réorganiser la filière cacao-café

Il est question de mettre sur pied une architecture juridique adaptée et un organe de régulation afin d’encadrer toutes les activités du secteur depuis la production à la transformation en passant par la commercialisation et la distribution.

Le mauvais état des exploitations cacaoyères et caféières, l’absence de mécanisme performant d’appui conseil et d’assistance technique, ont provoqué au fil des ans, le déclin de la production de ces deux cultures de rente au Congo. De fait, depuis des années, assurent les autorités, l’absence des textes réglementaires fixant les modalités d’achat, de vente et de traitement des produits, d’appui à la production et d’assistance technique aux producteurs et ceux fixant les modalités d’achat, de vente, a ouvert la porte à l’invasion du secteur par des opérateurs informels nationaux et étrangers.

Ce sont ces derniers qui assurent la production dans les bassins agricoles, et importent d’importants volumes de fèves de cacao et de graines de café en transit et à la sortie du territoire national. Des opérations effectuées sans contrôle ni taxation encore moins de certification ; ce qui empêche le financement du secteur par l’Etat.

En plus de l’impératif de donner au pays la possibilité de disposer d’une production cacaoyère durable, de qualité et respectueuse de l’environnement, le gouvernement veut relancer la culture de ces deux spéculations dans les bassins de production du nord du pays, notamment dans les départements de la Sangha, de la Cuvette et de la Likouala. Cela passe par la mise en place d’un cadre juridique garantissant l’exercice des activités dans un environnement sécurisé et la création d’institutions adaptées.

Ainsi, dans l’optique d’améliorer et de renforcer les performances de ces deux filières, de garantir la légalité, la régularité et la qualité des opérations en faveur de la production et des producteurs, la commercialisation des produits, le gouvernement a élaboré une batterie de huit qui encadrent les activités dans ces filières. Ceux-ci portent sur la certification dans les filières cacao et café, la règlementation des activités d’entreposage et de tierce-détention, l’appui à la production, le conditionnement, la commercialisation et la transformation du cacao et du café en République du Congo.

Les pouvoirs publics entendent aussi mettre sur pied une autorité de régulation question de s’approprier les standards internationaux de durabilité en matière de gestion du cacao et du café au profit des producteurs et garantir la production de fèves de cacao et de graines de café de qualité et certifiées.

La production des fèves au Congo est passée entre 2010 et 2021 de 1 500 tonnes à 16 000 tonnes. L’ICCO, l’organisation internationale du cacao, projetait cette production à 20 000 tonnes au terme de la saison 2021-2022. Mais elle a indiqué que le pays n’avait réussi qu’à produire 8000 tonnes à la fin de cette saison.