Affaire Braconnage et Trafic d’ivoire dans le Niari : le maire de Divenié Emile Mabioko Boukala blanchi par la justice

La vérité arrive toujours la dernière, et fort tard, parce qu’elle a pour guide un boiteux, qui est le temps. C’est donc définitif, la décision du Tribunal de Dolisie dans le Niari (sud) vient de tomber dans le cadre de Mabiokogate. L’administrateur maire de Divenié Emile Mabioko Boukala a été totalement blanchi par le Tribunal de Grande Instance de Dolisie. Les agents des Eaux et Forêts de la ville préfecture du Niari écopent chacun de 2 ans d’emprisonnement avec sursis, d’une part, Ils sont aussi condamnés à payer la somme 5 millions de frs CFA à titre de dommages-intérêts à Monsieur Émile Mabioko Boukala, d’autres part. En outre, Mac Odet Massengui alias Makelele a été condamné à payer une amende ferme de 2 millions de frs CFA, à l’État congolais.

Il y a des histoires personnelles qui méritent parfois d’être portées à la connaissance du plus grand nombre, surtout quand ces histoires impactent des personnalités publiques, qui de plus sont, souillées à tort dans leur âme, leur chair et même leur honneur et leur dignité.

Le 17 juin 2021, Emile Mabioko Boukala, administrateur-maire de la Communauté Urbaine de Divenié dans le Niari (sud) faisait la une des médias congolais.

Victime sans conteste de l’excès de zèle d’un certain Charles Ipari, fonctionnaire à la retraite depuis août 2020, mais toujours en fonction en qualité de Directeur Départemental des Eaux et Forêts dans le Niari, le maire indument présenté comme un vulgaire malfrat, molesté et déshabillé, était cité dans une affaire de braconnage et trafic illicite des pointes d’ivoire.

Depuis, la justice a suivi son cours, avec un jugement rendu vendredi 4 mars 2022, aux dépends de ceux qui l’accusaient malencontreusement.

Des accusateurs qui n’ont pu justifier leurs allégations.

Lorsque le Tribunal de Grande Instance de Dolisie qui s’est saisi de l’affaire, décide de vérifier l’information à la source, neuf mois se sont passés depuis les faits qui remontent au 3 juin 2021.

Le juge écoute toutes les versions, au terme d’une procédure patiemment menée, il donne la parole à chacune des parties.

Emile Mabioko Boukala, maire de Divenié fait des révélations troublantes, qui laissent éclater la vérité dans une affaire où les médias, notamment la presse audiovisuelle et écrite de Brazzaville, avaient royalement ignoré le principe du contradictoire ainsi que la présomption d’innocence pour l’authenticité de l’information, pour protéger les droits et libertés fondamentaux de la personne humaine, au lieu de diaboliser gratuitement une autorité, en présentant Emile Mabioko boukala, administrateur-maire de Divenié, comme un braconnier et trafiquant des pointes d’ivoire.

Curieux tout de même que dans cette affaire, le maire de Divenié n’ait même pas bénéficié de la protection de l’administration préfectorale du Niari dont il relève.

Faisant preuve de respect de l’obligation de réserve qui s’impose dans l’exercice de ses fonctions, le Maire de Divenié est resté stoïque et a fait confiance à la justice de son pays.

Neuf mois après, le début de cette rocambolesque histoire, les cinq agents de l’économie forestière de Dolisie, en l’occurrence Mac Odet Massengui alias « Makelélé », Davy Kamba Mampassi, Alfred Ngassa, Gontran Audrey Matondo Malonga et François De Paul Malonda ont été inculpés pour diffamation, coups et blessures volontaires et ont comparu à l’audience correctionnelle du vendredi 11 février 2022 du Tribunal de Grande Instance de Dolisie.

Les juges et autres magistrats dudit tribunal ont œuvré à la manifestation de la vérité.

La salle d’audience est prise d’assaut par le public, qui veut enfin avoir la version tant attendue du maire de Divenié.

Avant d’en arriver là, plusieurs actes de procédure judiciaire ont minutieusement été accomplis par Anicet Thimoté Massounguila, juge du troisième cabinet d’instruction près le tribunal de grande instance de Dolisie, transport sur les lieux, aux localités de Mila-mila et de Divenié en présence de toutes les parties, de leurs conseils respectifs, du juge d’instruction, du procureur de la République et des éléments de la Force publique.

Appelés tour à tour à la barre, le vendredi 11 février dernier, les cinq prévenus ayant pour conseils Maitres Armand Ongoundou et Didier Crescent Nzahou, ont unanimement et malicieusement nié les faits à eux reprochés.

Dès lors et suivant la procédure d’usage, le tour revenait à Emile Mabioko Boukala ayant pour conseil Maitre Dieudonné Mbama, de passer à la barre pour donner sa version des faits.

L’homme se dit victime d’une dénonciation calomnieuse, car lynché, menotté, déshabillé puis projeté dans le coffre d’une voiture par les agents des Eaux et Forêts, dans la nuit du 3 au 4 juin 2021 au village Dibeni, c’est grâce au professionnalisme des services de police, qui sont arrivés à temps sur les lieux qu’il doit la vie sauve.

De cette nuit folle, Emile Mabioko Boukala fait le récit détaillé. Celui-ci corrobore les consignations des procès-verbaux de la Police.

Le récit des faits est d’une rare violence.

En ce jour du juin 2021, à bord de son véhicule Emile Mabioko Boukala part de Divenié pour Dolisie avec Madame Ella Mboudi et son bébé, à la demande de son conjoint.

Chemin faisant, c’est dans le District de Nyanga qu’il répond aux sollicitations de deux autres dames (Mme Eve et Mme Jade), qu’il prend également à bord. Elles sont chargées des sacs de maniocs, d’arachides, des sacs de vêtements, des régimes de bananes et des gibiers destinés aussi bien à la vente qu’à la consommation.

Arrivé au village Mila-Mila dans le District de Louvakou, aux environs de 20 heures 30, Emile Mabioko Boukala est pour la première fois apostrophé par Mac Odet Massengui, auxiliaire des eaux et forêts, posté à une barrière. Après salutations celui-ci lui demande de l’argent, arguant que c’était dur pour eux et qu’il n’y avait rien à manger. Emile Mabioko Boukala lui répond qu’il essaierait de faire quelque chose à son retour.

Comme si cette demande n’était qu’un prétexte, l’auxiliaire des eaux et forêts, monte le ton et demande soudainement de fouiller la voiture, insinuant que le maire est un trafiquant de pointes d’ivoire.

Jugeant l’acte d’irrespectueux, Emile Mabioko Boukala refuse de s’y plier. Massengui alias « Makelélé », insiste, au motif que le préfet du Département aurait demandé aux agents des eaux et forets d’organiser des fouilles pour tous les véhicules de passage à Mila-mila.

Refusant, en sa qualité d’administrateur maire, d’officier de police judiciaire et de dépositaire de l’autorité de l’Etat, de permettre qu’un auxiliaire des eaux et forêts s’arroge des pouvoirs excessifs, allant jusqu’à lui intimer des ordres, Emile Mabioko Boukala décide de s’en aller, en essayant d’éviter sa barrière de fortune qui finalement tombe, l’arrière du véhicule ayant effleuré une planche servant de support à cette barrière.

Poursuivant sa route, c’est aux environs de 23h qu’il arrive à la barrière de Dibéni où il tombe dans ce qui s’est révélé être un traquenard. Un exceptionnel et impressionnant dispositif des agents des eaux et forêts attendaient, alignés sur la nationale en mur humain visiblement prévenu contre sa personne.

Là, Emile Mabioko Boukala descend du véhicule et se retrouve face à un personnel très excité qui s’est tout de suite montré injurieux et menaçant, en l’accusant à son tour de braconnier et de trafiquant de pointes d’ivoire, en dépit de son statut d’Administrateur maire de la Communauté Urbaine de Divénié qu’il a pris le soin de rappeler, mais alors en vain.

Dans cette atmosphère tendue, les agents de l’économie forestière très affermis et visiblement sans crainte, ne lui ont vraiment pas laissé le temps de s’exprimer, rejetant systématiquement ses observations, soutenant qu’ils étaient en mission commandée du préfet.

Seulement, à ce jour, personne, encore moins le Préfet lui-même, n’a véritablement apporté le démenti de son implication comme autorité de qui émanaient les ordres durant toutes les péripéties de ce qui s’est passé à Dibeni cette nuit là.

Face à ces atteintes à son intégrité physique, ces violences et voies de fait, se sentant en insécurité totale, Emile Mabioko Boukala réussi avec peine à s’extraire de la violente empoignade. Il remonte précipitamment dans la voiture pour échapper à ses agresseurs. Il verrouille les portières et quitte les lieux, en heurtant les plots plastiques pour naturellement se mettre en sécurité.

Toutefois, après avoir parcouru 150 mètres environ et pour éviter d’accréditer les accusations de « braconnier trafiquant des pointes d’ivoire », il prend le risque de revenir sur les lieux, avec la seule intention de permettre malgré tout de faire fouiller sa voiture. Un revirement qu’il va payer cash et qu’il regrette encore.

En effet, plutôt que de passer à la fouille tant souhaitée par eux, les agents des eaux et forêts le rouent de coups, le menottent les bras dans le dos, le palpent avant de le projeter violemment dans leur fourgonnette BJ.

Dès lors, Emile Mabioko Boukala est très inquiet et redoute que ces agents déchainés n’introduisent discrètement dans sa voiture des colis compromettants car, si fouille il y a, celle-ci devrait se faire en sa présence.

Pendant plus de 45 minutes, dans la totale impuissance, il est l’objet d’injures et de menaces de toutes sortes.

Ainsi, plutôt que d’organiser la fouille de sa pick-up, ce personnel très excité et visiblement rassuré de ce qu’il n’avait rien à craindre, s’est davantage révélé très menaçant, injurieux, diffamatoire et vexatoire, en répétant plaisamment qu’ils l’avaient enfin eu la main dans le sac et que le préfet ne devait pas tarder à ramener la presse à Dibeni.

C’est vers minuit qu’un agent de police, témoin de la violence qui lui est infligée à Dibeni, se met en retrait pour donner discrètement l’alerte au Commandement Territorial des Forces de Police au Niari, lequel a immédiatement mis en route une unité d’intervention arrivée promptement avec à sa tête un capitaine de police qui a préalablement ordonné d’ôter les menottes au maire, avant d’organiser le cortège pour Dolisie.

C’est dans ces circonstances qu’il constate la disparition de ses deux téléphones et de son arme de poing, retrouvés plus tard dans les mains de ses agresseurs, avec le concours de la police. Cependant, les cinquante-cinq mille francs (55000frs CFA) qu’il avait sur lui sont restés introuvables à ce jour.

Entretemps, les agents des eaux et forêts qui s’agitaient ont sans succès multiplié les astuces pour essayer d’ajourner la fouille pourtant systématique en pareille circonstance de flagrance.

Bien plus, ayant constitué la pomme de discorde, son refus de laisser fouiller le véhicule ne pouvait, dans aucune hypothèse engendrer la renonciation à la fouille et à la recherche desdites pointes d’ivoire et autres animaux intégralement protégés dont se prévalaient les agents des Eaux et forêts.

La Police a insisté pour que cette fouille soit réalisée la même nuit, dans la concession du Commandement Territorial des Forces de Police au Niari, en présence de toutes les parties.

Ses agresseurs, s’abritent derrière des prétendues instructions reçues de Monsieur le préfet du Département du Niari.

La chasse étant ouverte et en dépit de ce que la fouille s’est révélée infructueuse, parce qu’aucun indice des pointes d’ivoire encore moins la présence des animaux intégralement protégés n’a été retrouvé dans sa voiture, cette opération a tout de même mobilisé les médias audiovisuels (Téle Congo et DRTV).

En dépit de l’absence de preuves tant recherchées, le maire Emile Mabioko Boukala est semble t-il à la demande de l’autorité préfectorale, malgré tout été placé en garde à vue. Une garde à vue manifestement illégale, dès lors que la fouille de son véhicule n’a rien révélé de compromettant.

Emile Mabioko Boukala est finalement libéré le 04 juin 2021, à 13 heures 15.

Convoqué à la préfecture le maire y rencontre le préfet en présence du secrétaire général du département. Il fait un compte rendu détaillé de la situation et évoque les sévices corporels et de toutes les outrances subies. Il rapporte que ses tortionnaires auraient agit, selon leurs dires, sur ordre du Préfet, en l’absence de Charles Ipari, directeur Départemental de l’économie forestière en permission et absent du département pendant l’énigmatique nuit du 03 au 04 juin 2021 à Dibéni.

À l’occasion, Emile Mabioko Boukala plaide pour la restitution des trente huit gibiers saisis, estimant qu’il n’était pas raisonnable de les passer à la casserole, sous quelques prétextes que ce soit, les gibiers appartenant à des dames qui ne sont pas chasseurs mais ont plutôt investi de leur argent pour subsister.

Même si par ailleurs cette demande n’a pas eu de suite favorable, l’on retiendra tout de même que le Préfet avait évidemment pris la résolution de restituer les trente huit gibiers et les trois gigots de sanglier.

Depuis, en l’absence d’une procédure administrative, notamment une réunion de conciliation des parties ou la mise sur pied d’une commission d’enquête administrative visant le rétablissement de l’autorité de l’Etat, mais aussi celle de sa dignité, Emile Mabioko Boukala a décidé d’ester en justice.

Une justice qui a dit le droit sur la base des éléments à charge et à décharge pour les uns et les autres et a donné raison à Emile Mabioko Boukala, mettant à nue la manœuvre visant le détournement de l’opinion publique et par delà tout, l’étouffement de la procédure judiciaire qui lentement mais surement suivait son cours.

On se souvient encore de la vaste campagne médiatique patiemment entreprise, laquelle visait sans conteste, la destruction de la carrière administrative d’Emile Mabioko Boukala sans doute l’affaire cachait-elle un caractère complotiste.

Vendredi 4 mars 2022, le Tribunal de Grande Instance de Dolisie a rendu son jugement qui pour Emile Mabioko Boukala, sonne comme le rétablissement d’une justice qui lui avait été confisquée, lui dont l’honneur et la dignité étaient mis à mal par une campagne médiatique dévastatrice.

Sans blâmer nos confrères qui s’étaient laissés abuser par des pseudos agents des Eaux et forêts qui apparaissent désormais comme de zélés imposteurs, il est fort regrettable que ceux qui avaient travesti la vérité et convié la presse pour trainer dans la boue l’honneur d’un homme, n’aient pas à nouveau convié la même presse, pour laver cet honneur, à l’issue du verdict qui est favorable à Emile Mabioko Boukala.

Dommage qu’il en soit ainsi. C’est d’ailleurs le sens que nous entendons donner à la diffusion de ce récit qui sans doute apprendra à nombre d’entre nous, « qu’il faut parfois se méfier des évidences trop évidentes ».

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