1600 fonctionnaires fictifs dont 250 mineurs vivant en France perçoivent encore leur salaire du Congo

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Des contrôles annoncés en grande pompe dans la fonction publique n’ont pas pu éradiquer le phénomène des agents fictifs qui font perdre au Trésor public des milliards chaque mois. A ce jour, 1600 congolais et parfois étrangers agrippés aux caisses de l’État depuis la France et l’Europe continuent de percevoir au calme leur salaire comme étant fonctionnaires fictifs. Les mêmes qui critiquent sur les réseaux sociaux le pays qui ne change pas !

L’incapacité du gouvernement Mouamba d’abord, puis Makosso à assainir les caisses de l’État par le nettoyage complet et définitif du fichier des fonctionnaires prouve leur incompétence notoire ou tout au moins leur complicité. Comment des personnes peuvent- elles voler l’État au vu et su de tous sans que rien ne soit fait.

« Ils ne peuvent rien faire, puisque c’est eux-mêmes qui entretiennent cette mafia! Leurs enfants, maîtresses et proches vivant en Europe sont dans ce lot des fonctionnaires fictifs » confie un responsable des services de renseignements.

Par exemple, tous les membres du PCT/France perçoivent un salaire comme fonctionnaire de l’État alors que nombreux ont quitté le pays depuis des années. Le plus écœurant est de constater que des mineurs vivant en France figurent parmi ces fonctionnaires fictifs.

Pourtant le gouvernement congolais avait annoncé le mercredi 23 novembre, l’enrôlement biométrique des agents civils de l’État sur l’ensemble du territoire national, et dans nos représentations diplomatiques à l’étranger, à partir du 09 décembre 2022.

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso avait rendu publique une note circulaire le mercredi 23 novembre relative à la mise à jour du fichier des agents civils émargeant au budget de l’État.

Le gouvernement de la République procéderait ainsi à une opération d’enrôlement biométrique des fonctionnaires civils à l’échelle nationale, et dans nos représentations diplomatiques à l’étranger, à travers le Projet Numéro d’Identification Unique (NIU). 

Cette opération devrait tenir compte de l’effectif réactualisé des agents recensés en 2016 et celui des enseignants volontaires et communautaires du ministère en charge de l’Enseignement primaire et secondaire, a indiqué Anatole Collinet Makosso.

Elle visait « la maîtrise des effectifs des agents de l’Etat et de la masse salariale », avait souligné le Premier ministre.  La première phase, celle de Brazzaville, s’est déroulé du 09 décembre 2022 au 27 janvier 2023. 

Ainsi, Anatole Collinet Makosso avait enjoint, les membres du gouvernement, les préfets et maires, les présidents des conseils départementaux et municipaux, les chefs de mission diplomatique et les directeurs généraux des établissements publics et paraétatiques à prendre les dispositions nécessaires afin de soutenir la mise en œuvre de cette opération. 

Le chef du gouvernement avait par ailleurs mis en garde contre toute entrave à la bonne exécution de cette opération. 

« Son application ne devant souffrir d’aucune entorse, je tiens à souligner que la protection dont pourrait bénéficier un agent déserteur ou fictif de tout supérieur hiérarchique est passible de sanctions disciplinaires et/ou pénales conformément à la réglementation en vigueur », avait déclaré anatole Collinet Makosso.

Aujourd’hui, l’on est en droit de dire que ce n’était que l’enfumage comme le gouvernement en a habitué les congolais. Plus de 1600 fonctionnaires fictifs dont 250 mineures continuent de toucher leur salaire au calme hors du Congo.

En rappel, une opération similaire avait eu lieu en 2016. Les travaux de la Commission interministérielle sur le traitement des résultats dudit recensement rendus publics le 08 avril 2017, faisaient état de 66 422 fonctionnaires recensés contre 80 000 qui émargent à la Solde, pour une masse salariale estimée à 52 milliards de F CFA par mois selon, le ministère des Finances, du budget et du portefeuille public de cette époque-là.