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Congo : des voleurs lambda sont bastonnés, des voleurs en cravate adulés avec des mabanga des artistes

Quand un voleur se fait arrêté dans un quartier, tout le monde se plaît à sortir ses muscles pour le corriger, le souhait de tous est qu’il change de métier et redevienne normal…Dans ces conditions, personne n’aura de la considération pour lui et sera toujours marginalisé. Par contre, lorsqu’un Papa du quartier reconnu détourneur des fonds publics est radié de ses fonctions, personne dans le même quartier ne s’en prend à lui, bien au contraire, il est glorifié, et les mêmes qui tabassaient l’autre voleur se pressent de lui dire « bonjour » chaque matin, en lui soumettant leurs doléances…Il est même vénéré à chaque « farotage »… Y’ aurait -il des catégories de voleurs au Congo ?

Plus jeune quand le Congo était encore Congo avec toutes ses valeurs, jamais les mamans d’un quartier ne se précipiteraient à répondre à l’invitation d’un jeune réputé malhonnête pour une distribution des dons. Mais de nos jours, ces jeunes dont la provenance des fonds est connu de tous sont devenus des philanthropes adulés dans leur quartier respectif.

Chaque matin devant leurs domiciles, des personnes en détresse affluent dans l’espoir de trouver une solution à leur situation. Et ces jeunes voleurs se croyant dans un autre monde, se plantent dans leur paillote ou véranda recevant tour à tour ces personnes dans le besoin.

C’est la nouvelle vie des voleurs au Congo. Ils ne sont plus reconnus comme tel, mais comme des nouveaux riches. Les artistes musiciens habitués à vivre du « matolo » prennent le relais de leur promotion par les dédicaces spéciales dans leurs chansons. Les voleurs bénéficient même des titres à leur gloire perpétuant ainsi la spirale de la banalisation du vol.

Un voleur lambda qui commet un forfait dans une parcelle ne fait du tort qu’aux habitants de la dite propriété, mais un voleur qui vole dans les caisses de l’État fait du tort à tous les citoyens Congolais. Les sommes élevées détournées empêchent des investissements et subventions par exemple aux hôpitaux qui manquent de tout.

A cause des détournements sauvages de ces nouveaux riches, on assiste à la baisse de la qualité de l’enseignement, aux morts en cascade dans les hôpitaux, au manque des routes dans les départements. Mais ce même peuple adule ceux qui sont à l’origine de son malheur.

« Je n’ai aucune considération pour ceux qui volent l’argent de l’État, devant moi, ils sont comme ce voleur qui opère dans les quartiers. On les adule et eux se prennent pour des dieux, mais à mes yeux, ils ne sont que des simples et piètres voleurs » a tranché un jeune du plateau de 15 ans dont les amis sont devenus riches par les détournements.

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