Semaine culturelle : la femme dans le royaume téké au centre des débats

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La mairie d’Ignié, située à 45 km de la ville de Brazzaville, abrite depuis le 26 août la semaine culturelle sur le thème « Place de la femme dans le royaume téké ». La cérémonie d’ouverture s’est tenue en présence du préfet du département du Pool, Georges Kilebe, du directeur de cabinet du ministre de la Culture et des Arts, Bernard Eloko, des représentants de la Cour royale de Loango, et bien d’autres personnalités.

Initiée par l’administrateur-maire de la communauté urbaine d’Ignié, Assitou Kamara Somi, cette semaine culturelle se tient à l’heure où plus que jamais la question du genre et de la parité Homme-Femme défraie la chronique. Ouvrant cet événement portant sur le symposium, les danses, les chants, la scène de théâtre, et l’exposition, Assitou Kamara Somi a indiqué que la diversité des œuvres de beauté présentées en ces lieux incitera à une profonde réflexion, et à une revisitation plus éclairée du patrimoine culturel congolais.

« Ici, à Ignié, nous pensons que les grands-messes culturelles sont de merveilleuses occasions d’offrir au plus grand nombre la joie, le bonheur de jouir des richesses et des nourritures de l’esprit, d’apprécier à leur juste valeur les œuvres de beauté du génie humain et, cela, dans la communication … Personnellement, j’ai pris l’option d’inscrire au cœur de cette fête culturelle l’urgence d’une réflexion sur les richesses, les valeurs positives que recèlent nos traditions, en vue de les intégrer dans le processus d’édification et de consolidation de l’État-Nation moderne du Congo », a déclaré l’administrateur maire de la communauté urbaine d’Ignié.

Assitou Kamara Somi a souligné que son ambition, en tant qu’autorité urbaine d’Ignié, est de faire écho à cette grande victoire de la gouvernance du président de la République du Congo, qu’est l’adoption par l’Assemblée nationale de la Loi Mouebara. Cette loi, dit-elle, marque un tournant décisif dans les processus d’égalité et de parité Homme-Femme, et de protection plus accrue de la femme dans une société congolaise moderne encore sous l’influence des pesanteurs, des figures et des postures de domination des hommes. « La réflexion qui s’impose à notre intelligence collective et aux élites du pays est celle qui portera sur les valeurs et les coutumes traditionnelles d’émancipation de la femme, de la participation efficiente au développement intégral et au progrès social de la communauté nationale. Je pense qu’une telle réflexion ne peut se faire que si nos traditions sont connues, documentées, analysées, décryptées », a-t-elle déclaré.

De son côté, le directeur de cabinet du ministre de la Culture et des Arts a souligné que cette semaine culturelle participe activement à l’axe 7 du Projet de société du président de la République, “Ensemble poursuivons la marche”, qui recommande d’organiser périodiquement, au niveau national et départemental, des événements culturels tels que les festivals, les salons, les expositions, les symposiums, etc.

Remy Mongo Otsion parle du rôle de la femme dans le royaume téké

La deuxième partie de cette première journée a été consacrée à la conférence portant sur le thème « Rôle de la femme dans le royaume téké ». Cette conférence s’est déroulée en présence de la ministre de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au développement, Inès Nefer Ingani et de la présidente du Conseil consultatif de la femme, Antoinette Kebi. Au cours de celle-ci, le conférencier du jour, Remy Mongo Etsion, a indiqué  qu’ il a fait des recherches sur les racines du royaume téké, notamment sur ce qu’a été la femme hier, ce qu’elle est aujourd’hui et les perspectives, c’est-à-dire ce qu’elle sera demain. Dans le royaume téké, la femme joue un rôle prépondérant. Pour qu’il y ait un roi, il faut qu’il y ait une reine, a-t-il fait savoir.

Répondant à une question sur la « Loi Mouebara », Remy Mongo Etsion a dit que la tradition aujourd’hui prend ce qui est positif et  enlève ce qui est rétrograde. « Il faut donc faire avec le positif. Pour preuve, nous n’avons pas gardé la Constitution de 1960. Bref, on prend ce qui est bien et on rejette ce qui est mauvais », a dit le conférencier.  

Après la conférence, les participants ont visité les différents stands d’exposition et les scènes de danses et de chants traditionnels, une occasion pour eux de découvrir la grande richesse de la culture congolaise grâce à l’une de ses expressions majeures : les valeurs de culture et de civilisation téké. Les conférences se poursuivent ce 27 août avec “le Mariage coutumier” par Daniel Nguebila ; puis le 28 août avec “le Veuvage” par Séraphin Sah.