Sassou papa promesses : de la gratuité de la césarienne les congolaises payent entre 75000 et 125000frs

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En 2011, par décret n°2011-493 du 29 juillet le Congo a instauré la gratuité de la césarienne dans ses hôpitaux, et cela, afin de lutter contre un taux de mortalité maternelle considéré comme l’un des plus élevés en Afrique. Cette gratuité était pratiquée dans 35 structures hospitalières depuis le mois de mai. On y enregistrait du coup une forte augmentation des cas de césarienne, mais aussi, malgré tout, encore quelques décès maternels et néonataux. Mais les experts nourrissaient l’espoir de voir ce taux de mortalité se réduire.

13 ans plus tard, les congolaises mettent les mains dans leurs poches pour bénéficier d’une césarienne au risque de mourir. Le personnel médical a foulé au pied ce décret signé pourtant par le président de la république. Cette désobéissance a commencé juste quelques mois après son application face à la passivité des différents gouvernements de Sassou Nguesso et se poursuit.

Dans des hôpitaux publics, des congolaises ne pouvant pas payer leur césarienne sont abandonnées à leur sort au service de maternité. La césarienne coûte entre 75000frs et 125000frs alors que le décret l’instituant n’a jamais été abrogé. C’est dans cette pagaille institutionnelle que le clan Sassou Nguesso rêve d’une émergence et parle du bien être des populations.

Pour lutter contre le taux élevé de mortalité maternelle constaté pendant des années, le Congo avait mis en œuvre, à travers un décret présidentiel, la gratuité de la césarienne dans plus d’une trentaine de structures hospitalières depuis 2011. Malheureusement, quelques semaines seulement après, certains agents de santé s’adonnaient s’adonnent encore à de mauvaises pratiques consistant à détourner des kits destinés aux malades, et les vendre à d’autres patients qui sont dans le besoin.

L’élément déclencheur de cette dénonciation, était celui d’une jeune femme qui devait subir une césarienne à l’hôpital de base de Makélékélé, après que le gynécologue ait constaté qu’il était impossible pour elle d’accoucher par voie basse. Pour sauver sa fille, la mère qui l’accompagnait était obligée de se soumettre aux exigences du personnel soignant en déboursant une forte somme, alors que le kit réservé pour réaliser l’acte de césarienne existait bel et bien dans le magasin. Il s’agit entre autres, des compresses, du perfuseur, des gants, du SGI 5%, du RI 500ml, etc.

La vente illicite des médicaments et la corruption gangrènent tous les hôpitaux

Tous les jours, la population victime ne cesse de dénoncer ce genre de pratiques, mais en vain. Le phénomène de la vente illicite des médicaments par le personnel soignant a déjà pris des proportions inquiétantes. Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’il n’y a pas de service de santé qui soit épargné de ces pratiques corruptrices.

En dehors de la vente des médicaments par le personnel soignant, s’ajoute la corruption qui est devenue une norme de conduite souvent sur l’initiative même des professionnels de santé. Les hôpitaux sont particulièrement vulnérables.

La solution, la mieux indiquée pour lutter contre la vente illicite des médicaments par le personnel soignant, a dit le directeur de l’hôpital de Makélékélé, est d’ouvrir les pharmacies hospitalières qui auront pour rôle d’inclure la prise en charge du malade jusqu’à sa sortie de l’hôpital.

Le secteur sanitaire est par essence celui dans lequel ce genre de comportement devrait être absent dans la mesure où il est incompatible avec le rôle social que doivent jouer les structures de soins.

Une fois débarrassés de toute forme de corruption, les hôpitaux deviendront plus performants et joueront réellement leur fonction sociale en offrant des prestations de qualité. En plus les gains financiers pourraient être efficacement affectés dans les investissements hospitaliers, la motivation et l’amélioration des conditions de travail du personnel.