Partenariat public-privé et zones économiques spéciales: Crystal Ventures dans la souricière brazzavilloise?

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« Une fois l’accord signé, nous investirons, dans un premier temps, environ 100 millions de dollars pour sécuriser le site, le réhabiliter et finaliser les connexions aux réseaux électriques, hydrauliques et Internet. Par la suite, nous mettrons à disposition un financement de plus de 100 millions de dollars pour la mise en place du port sec, la construction d’une cité ouvrière et d’un centre de formation », affirmait avec un sourire engageant Jack Kayonga, le PDG de la holding rwandaise Crystal Ventures Limited. C’était en octobre 2021.

Trois ans plus tard, Crystal Ventures, propriété du Front Patriotique Rwandais (FPR), parti au pouvoir à Kigali, ainsi que du Fonds d’Investissement Rwandais (financé par l’État et la diaspora rwandaise), demeure encore invisible sur le site industriel de Maloukou, au nord de Brazzaville.

Comment expliquer un tel retard alors que l’OPA du Congo à l’égard de la holding rwandaise avait été matérialisée par la signature d’un contrat de partenariat public-privé d’un montant de 110 milliards de FCFA ? Ce contrat a été conclu entre les autorités congolaises, représentées par le ministre de la Coopération internationale et du partenariat public-privé, Denis Christel Sassou Nguesso, et Crystal Ventures, représentée par son PDG, Jack Kayonga.
Selon une source bien informée sur le dossier, la viabilité du site — notamment les installations électriques, l’approvisionnement en eau et l’accès à Internet — qui incombent au gouvernement congolais, connaît un retard considérable qui exaspère la partie rwandaise désormais d’attente lasse. Il en va de même pour la cité ouvrière, dont le financement repose sur un emprunt qui n’a pas abouti auprès de la BADEA.

En effet, « le ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat n’a pas réussi à faire avancer le dossier de financement auprès des bailleurs », confie une source souhaitant rester anonyme.
Cette situation a conduit Denis Sassou Nguesso lui-même à jouer le rôle d’intermédiaire en conseillant au ministre de la Coopération internationale et du partenariat public-privé de rechercher un autre acteur jugé plus fiable. C’est dans ce contexte qu’un groupe émirati vient récemment d’exprimer son intérêt pour participer au financement sous la formule PPP.

À quoi bon signer une multitude de contrats si le suivi de leur mise en œuvre n’est pas assuré ?
Bien qu’il soit vrai que le ministère de la Coopération internationale et du partenariat public-privé semble se limiter à son rôle de Vrp( voyageur représentant placier) gouvernemental, force est de constater — comme le souligne un observateur avisé — que les complexités administratives auxquelles doit faire face tout investisseur détenteur d’un contrat PPP rendent le processus lourd et fastidieux. Cela nuit davantage à l’image d’un pays perçu comme difficile pour les affaires.

A.Ndongo, journaliste économique et financier