La société de la famille Sassou ‘’Océan du Nord’’ fête l’émergence en tuant les congolais

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Un grave accident de la circulation a impliqué un bus de la société Océan du Nord, lundi, aux environs de 10 heures, dans le Mayombe. Le bus en provenance de Pointe-Noire, qui, aux dires des témoins, roulait assez vite sur une chaussée glissante, du fait d’une fine pluie, s’est déporté en contre-bas d’un talus, le chauffeur n’ayant pu réduire sa vitesse pour anticiper l’attaque d’un virage serré. On déplore de nombreux blessés divers. Des témoins font état de morts.

Décidément, le vocable ‘’Océan de la mort’’ dont les congolais usent pour plaindre les accidents récurrents des bus de la société Océan du Nord, toujours couteux en vies humaines, commence à trouver justification, tant cette société de transport, concentre à elle seule, le plus grand nombre d’accident de bus, un accident en moyenne, sinon plus, par mois.

Un fait est constant. Même si route rime quelques fois avec accidents, les accidents de la route sont avant tout dus à l’inobservance des règles de conduite.

Et dans le cas d’espèce, dans le Mayombe où la configuration du relief oblige de facto à la réduction de la vitesse, ainsi que le rappellent les panneaux de signalisation, le chauffeur a joué avec la vie de ses passagers, en ne se rendant pas à l’évidence que sur une chaussée humide, la réduction de vitesse s’impose, pour anticiper toute manœuvre que pourrait induire un aquaplaning ou la non adhérence des roues sur la chaussée. Cela permet d’amorcer les virages, surtout serrés, avec prudence, sans s’écarter de la chaussée et faire de sortie de route, car la robustesse du bus et son poids, exercent une poussée cinétique qu’il faut prendre en compte, surtout en phase descendante

Même si l’on ignore les circonstances de l’accident, les témoignages des rescapés font état d’un excès de vitesse du chauffeur, que beaucoup avaient dénoncé, avant que ne surviennent la catastrophe.

Les images de l’accident, diffusées sur les réseaux sociaux montrent des passagers tentant de s’échapper du véhicule renversé par les issues de secours, d’autres pleurant des parents coincés sous le véhicule, à l’instar d’une fille rescapée pleurant sa sœur apparemment sans vie.

Il y a parfois à se demander, si les conducteurs au volant des bus ‘’Océan du Nord’’ et même de bien d’autres sociétés, maîtrisent les règles élémentaires de conduite, ou qu’ils n’ont pas l’esprit en place, au moment de prendre le volant.

Excès de vitesse, course-poursuite, chevauchement de ligne continue, dépassement hasardeux parfois sans visibilité sur le contre-sens, inobservance des panneaux de signalisation, sous d’autres cieux, beaucoup de ces conducteurs n’auraient plus le droit de conduire, encore qu’il faut bien vérifier si le permis de conduire qui leur en donne le droit, est le fruit d’un apprentissage conséquent.

Pour de nombreux congolais, ‘’Océan du Nord’’ est plutôt devenu ‘’Océan de la mort’’, tant cette société détient la palme des accidents sur les routes congolaises et même celle ayant occasionné le nombre de décès par accidents le plus élevé, sans évoquer les blessés avec des infirmités irréversibles, qui doivent déjà se compter par centaines, depuis son entrée en exploitation du trafic routier.

C’est à se demander, de quel type d’assurance dispose cette société, tant le nombre croissant d’accidents et surtout leur fréquence, induirait un véritable manque à gagner pour l’assureur ou même pour la société dont les avocats prendraient carrément un lit au tribunal, pour plaider sans discontinuer, lors des procès impliquant la société pénalement responsable, dont ils défendent les intérêts.

Reste à savoir si les victimes, morts ou blessés et même les rescapés psychologiquement traumatisés de tous ces accidents, sont indemnisées.

D’autres part, avec le malus qui affecterait cette société très accidentogène, pas une seule compagnie d’assurance n’accepterait de l’assurer, ou que sa prime serait carrément hors de prix, car le nombre élevé d’accidents dénote d’un certain laisser-aller, sinon d’un amateurisme, dans le recrutement des chauffeurs qui à l’évidence, ne maîtriseraient pas le b-a-ba de la conduite des autocars.

Il est à noter que les statistiques de l’accidentologie montrent que 75% des accidents sont du fait du conducteur, 20% de l’état du véhicule et 5% de l’état de la route. Ce qui indique bien que les accidents à répétition dont se rend responsable la société ‘’Océan du Nord’’, sont avant tout d’origine humaine.

Et si d’aventure les recrutements des chauffeurs se faisaient en total irrespect des règles. Ce qui signifie, pour les responsables de cette société, qu’il s’agit d’une mise en danger manifeste, de la vie d’autrui, notamment celle des voyageurs qui faute d’autres moyens de locomotion, prennent le bus, en priant tous les dieux, qu’ils arriveront à destination.

Peut-être que le ministère des Transports devrait se pencher sur cette question qui devient un véritable fléau, en initiant une réelle évaluation des chauffeurs d’autobus et une certification de leurs aptitudes qui avouons-le, demeurent douteuses pour beaucoup d’entre eux, afin de ne pas se rendre complice de la mise à mort des congolais, aux moyens des autocars placées dans des mains inexpertes.

Au moins, la société ‘’Océan du Nord’’ peut se complaire de ce qu’elle a un parc automobile bien fourni, car avec toute cette casse qui rend indisponible un nombre non négligeable de matériel roulant, elle continue de rouler, encore et puis encore. Et donc tuera encore et encore, si rien n’est fait.