Un lieutenant de police a tué par arme à feu son beau frère dans un bar samedi aux premières heures de la matinée, lors du réveillon de Noël au quartier Tié-Tie à Pointe-Noire.
Le lieutenant de police, Mabondzo Hould se retrouvait dans un bar à Tié-Tié avec son beau-frère samedi, quand vers une heure du matin, l’alcool aidant, dans cette ambiance de fête, une altercation a éclaté entre le policier et un autre client.
Le ton montant, le lieutenant a sorti son arme. Le temps pour son beau-frère de s’interposer pour empêcher le lieutenant d’en faire usage, il est trop tard. Le coup est parti, atteignant le beau-frère en pleine poitrine. L’homme s’est écroulé, tué net, sur le coup.
Médusé, le policier s’est dessaoulé sur le champ, à la vue du corps de son beau-frère, étendu là, sans vie. Dans le bar, c’est aussitôt la débandade, chacun prenant ses jambes à son cou, pour « se mettre à l’abri de ce tireur fou ».
Après le drame, le policier s’est rendu de lui-même à la gendarmerie pour se constituer prisonnier.
« On ne comprend plus rien avec ces hommes en armes. Ils tirent sur les gens sans motifs », se sont indignés quelques clients du bar qui ont vu leur fête gâchée. Et pour cause, c’est le troisième décès occasionné par un agent de la Force publique en un mois et le deuxième dans la même semaine.
Il est de règle stricte que l’usage de l’arme en dotation, même individuelle est règlementé et surtout encadré.
Si se servir de son arme individuelle peut constituer un acte d’autodéfense, il n’en demeure pas moins que la menace doit être proportionnelle, pour en légitimer l’usage le cas échéant.
Or il apparaît que de nombreux agents de la Force publique n’hésitent pas à menacer des tiers de leur arme de service à la moindre altercation, en jouant du trafic d’influence, même quand ils ne sont pas en mission, et surtout, en font hélas usage, au point de donner la mort.
Deux morts dans la même semaine. Il y a le crime passionnel à Kinkala où le brigadier chef, Banzouzi Loukaka Bienvenu Romain a abattu sa fiancée de deux balles dans le dos et à bout presque touchant, mercredi.
Ensuite le drame de Pointe-Noire, lors du réveillon de Noël au quartier Tié-Tie avec le lieutenant Mabondzo qui a dégainé sur un coup de colère, tuant malencontreusement son beau-frère. Une bêtise incompréhensible de la part d’un officier, d’ordinaire rompu dans la connaissance du règlement.
Cet usage intempestif des armes de guerre en temps de paix pose déjà dans l’opinion, le problème de discipline en matière de réglementation sur les armes à feu, au sein de la Force publique.
Y serait-t-on désormais laxiste sur ce point de discipline sur le port d’arme et de l’engagement de feu, ou encore en terme de sanction y afférentes, au point que des agents sensés connaître le règlement, le foule aux pieds, pour des situations naguère passibles du tribunal militaire et même de la cour martiale ?