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Transport fluvial : des pistes pour relancer le corridor Pointe-Noire-Brazzaville-Kinshasa-Bangui

Le manque d’infrastructures et la faible connectivité entre les rives ont freiné le transport sur le fleuve Congo-Oubangui, un corridor servant autrefois de plaque tournante des marchandises entre les deux Congo et la République centrafricaine. Les dirigeants des pays concernés ont échangé autour du sujet, le 8 novembre à Brazzaville, grâce à la facilitation de l’Union européenne(UE) qui vient de produire un rapport préliminaire sur l’assistance technique.

Le trafic sur le corridor fluvial Pointe-Noire-Brazzaville-Kinshasa-Bangui est indispensable au maintien des activités économiques et à la survie des villages côtiers. Depuis longtemps, la voie fluviale a permis d’écouler les produits alimentaires des centres de production vers les grandes agglomérations. La vétusté des infrastructures telles que les quais et des engins de dragage et balisage est à citer parmi les causes de la baisse du trafic sur ce corridor vital.

Le rapport préliminaire sur la possible assistance technique de l’UE a permis à ce jour d’identifier les futurs projets à mettre en œuvre pour stimuler le corridor reliant Pointe-Noire-Brazzaville-Kinshasa-Bangui. L’action envisagée de l’UE devra se concentrer, à en croire Torben Nilsson, le chargé d’affaires à la délégation de l’UE, sur une série d’activités allant de la modernisation des infrastructures au renforcement de la coopération entre les pays concernés dans le but de booster les échanges commerciaux, la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté.

« L’initiative s’inscrit également dans la stratégie ‘‘Global Gateway’’ » de l’UE, qui vise à contribuer au développement des pays partenaires en mobilisant le secteur privé pour accélérer les investissements de qualité et respectueux des normes sociales et environnementales. Celle-ci représente la contribution concrète de l’UE à combler le déficit mondial en matière d’investissements », a indiqué Torben Nilsson, annonçant la mobilisation par l’UE d’une enveloppe estimée à 300 milliards d’euros d’ici à 2027, dont la moitié destinée à l’Afrique, pour soutenir des investissements durables et de qualité.

L’appui des partenaires européens est attendu par les riverains du fleuve Congo-Oubangui, alors que les besoins sont énormes pour réhabiliter et construire les infrastructures. Le ministère de l’Economie fluviale de la République du Congo devrait disposer des moyens financiers conséquents pour construire de nouveaux bateaux et des quais, ainsi que réhabiliter certains ports secondaires, comme ceux de Mossaka, Impfondo, Ouesso, Ngombé, Pokola et le Bas-Kouilou.

« La connexion par voie fluviale entre Brazzaville et Bangui n’existe pratiquement pas. Nous sommes heureux que l’UE puisse s’intéresser à ce problème, en nous proposant plusieurs schémas que nous venons de voir. Lorsque ces schémas seront mis à notre disposition, nous allons les examiner avant de revenir vers nos partenaires européens. Nous sommes encore au stade des idées. Nous allons les étudier avant d’en faire des projets bancables », a assuré le ministre congolais de l’Économie fluviale, Guy Georges Mbaka.

Outre les défis liés au manque d’infrastructures, le trafic fluvial fait face au problème d’ensablement qui occasionne chaque année des bouleversements dans la chaîne logistique de transport. Présent à ces discussions, le ministre centrafricain de l’Équipement et des Travaux publics, Eric Rekosse Kamot, a également bien accueilli le retour de l’assistance de l’UE qui soutenait naguère l’opération d’aménagement des voies de navigation sur ce corridor fluvial. « On se réjouit que l’UE prenne ses initiatives pour relancer le corridor Pointe-Noire-Brazzaville-Kinshasa-Bangui », a salué Eric Rekosse Kamot.       

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