Le gouvernement de la République envisage de réformer le système des retraites notamment l’âge de départ à la retraite actuellement fixé à 60 ans. Le projet de loi y relatif adopté ce mercredi 13 juillet, évoque le passage de l’âge légal de la retraite à 65 ans. Mais quel impact passer de 60 à 65 ans aurait-il sur la société congolaise ?
La réunion du Conseil des ministres tenue ce mercredi 13 juillet à Brazzaville, a permis aux membres du gouvernement d’examiner et d’adopter un projet de loi portant révision du statut général de la Fonction publique.
L’allongement des carrières au Congo a été l’une des propositions phares de cette rencontre placée sous l’autorité du Chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso.
Ainsi, l’âge limite d’admission à la retraite des fonctionnaires va passer de 60 à 65 ans pour les fonctionnaires de la catégorie I ; de 60 à 63 ans pour les fonctionnaires de la catégorie II ; de 57 à 60 ans pour les fonctionnaires de la catégorie III et de 65 à 70 ans pour les cadres placés hors catégories.
Cette disposition nouvelle est principalement justifiée par le fait que les autorités congolaises veulent arrimer notre système social aux exigences de l’heure en la matière, a indiqué l’exécutif par la voie du ministère du Travail, de la fonction publique et de la sécurité sociale.
« Au regard des nombreuses évolutions liées à la réglementation liée à la Fonction publique, l’ancienne loi malgré les modifications apportées en 2007 et en 2010 est devenue caduque, ce qui impose d’élaborer un nouveau cadre légal pour prendre en compte les changements intervenus dans le domaine de la gestion des ressources humaines et au niveau du contexte administratif et politique », a-t-il déclaré.
Mais outre l’aspect réglementaire, cette réforme propose aussi certaines mesures jugées favorables aux agents du secteur public, a renchéri le ministre chargé de la sécurité sociale.
Il s’agit notamment de :
« – permettre aux candidats recrutés de plus en plus tardivement de travailler plus longtemps afin de bénéficier d’une pension de retraite ;
– permettre à l’administration de bénéficier davantage de l’expertise de certains de ses cadres expérimentés et mettre fin aux demandes pressantes des autorités administratives relatives aux prolongations d’activités de leurs cadres dont la présence demeure indispensable ;
– assurer l’équilibre nécessaire du régime de sécurité sociale des fonctionnaires, fortement pénalisé par les départs massifs à la retraite. »
Dans le même esprit, ce projet de loi évoque également la rénovation des modalités d’accès aux grands corps de l’administration publique. L’accès aux corps hors catégories se fera désormais par décret en Conseil des ministres, pour préserver le « caractère rigoureux » et « très sélectif » de l’accès à ce statut, précise le ministère.
Le nouveau texte par rapport à l’ancien texte de loi, n° 021- 89 du 14 novembre 1989, portant statut général de la Fonction publique, apporte l’institution du télétravail dans le secteur public.
Selon le gouvernement congolais, le télétravail, un mode d’organisation « en développement constant » dans l’administration publique, permet d’assurer la « continuité du service public » en cas de circonstances de nature à empêcher l’agent de se rendre à son poste de travail
Autres aspects relevés dans ce texte porte sur la définition des modalités de l’évaluation du fonctionnaire, afin de « mesurer objectivement ses performances » et d’« atteindre les objectifs escomptés. » Cette évaluation sera désormais effectuée sur la base d’un contrat d’objectifs et de performance signé entre le supérieur hiérarchique et le fonctionnaire.
Les participants ont aussi discuté de l’introduction de la notion de validation des acquis de l’expérience professionnelle, une procédure visant à rétablir une certaine parité entre les acquis de l’enseignement classique et ceux résultant de parcours parallèles ou autodidactes.
Ce projet de loi sera transmis au Parlement pour examen et adoption.
Plusieurs administrations publiques congolaises emploient des personnes retraitées sous prétexte de leurs expériences, du manque de campagne de recrutement au sein de la fonction publique… Cette pratique ne permet pas aux jeunes de découvrir les réalités professionnelles malgré leurs diplômes et connaissances.
Une pratique qui avait suscité le ras-le-bol des jeunes évoluant au sein de la direction générale du Budget qui avaient barricadé les accès aux bureaux de certains cadres retraités.