Pourtant cela ne l’a pas empêché de le rappeler dans son discours à la Nation à l’occasion de la fête nationale du 15 août. On se demande si le chef de l’État ne souffre pas d’un comportement bipolaire? Aux membres d’un groupe folklorique Mbochis qui croyaient chanter à sa gloire en criant :« Papa autosuffisance alimentaire» Denis Sassou Nguesso a répondu par des blâmes conscient de ne pas avoir atteint ce but 40 ans après avoir lancé ce slogan. «Un peuple qui ne produit pas ce qu’il consomme n’est pas un peuple libre » est la phrase fâcheuse.
Lors de son dernier séjour dans son village, Denis Sassou Nguesso qui adore tant les éloges n’a pas du tout apprécié qu’un groupe folklorique lui rappelle sa phrase fétiche sur «l’autosuffisance alimentaire d’ici l’an 2000» qui a été un échec total. Il a fait blâmer les membres de ce groupe les menaçant de ne plus les inviter à venir chanter à sa gloire avec les pertes en argent qui vont avec.
En réalité, Denis Sassou Nguesso s’est senti blesser dans son amour propre en écoutant cela des siens. On lui a rappelé indirectement son échec total sur son fameux rêve avec un pays qui importe presque tout ce que son peuple consomme. Le peuple n’est pas libre !
Une manière aussi pour ce groupe folklorique de dénoncer les politiques agricoles du régime qui ne contribuent aucunement à son essor avec une pression fiscale aiguë. Les agriculteurs de l’intérieur éprouvent toutes les difficultés à écouler leurs produits vers les grandes villes non seulement à cause de l’extorsion des forces de l’ordre sur les routes où il y en a, mais aussi à cause du manque d’accompagnement financier des autorités.
40 ans après sa fameuse phrase sur l’autosuffisance alimentaire, l’agro-industrie et pastorale peinent encore à se développer au Congo et on est encore dans l’’agriculture de substance.
Les blâmes de Denis Sassou Nguesso ont réduit considérablement le cachet de ce groupe folklorique accusé d’avoir blessé le Kani. Mais bizarrement, les membres de ce groupe traditionnel ont été surpris de constater dans le discours à la Nation la veille du 15 août, la reprise de la phrase : « un peuple qui ne consomme ce qu’il produit n’est pas un peuple libre ».
Ont-ils influencé le discours du chef de l’État ? C’est la sensation des membres de ce groupe qui se réjouissent d’avoir apporté un plus à la Nation et le font savoir aux membres de la sécurité présidentielle qui les ont marginalisé à Oyo après ces chants de gloire qui ont gêné Sassou Nguesso.
Il est claire que le chef de l’État s’est rendu compte d’avoir échoué dans l’autosuffisance alimentaire du Congo promise 40 ans plus tôt, d’où le rappel dans son discours, conséquence évidemment des chants de ce groupe traditionnel de la Cuvette.