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Lire ou relire : « Les ilots cannibales du Congo » de Lheyet Gaboka

Le recueil publié à titre posthume aux éditions la Bruyère à Paris, en 1987, montre l’élan patriotique et panafricaniste de l’écrivain congolais, Lheyet Gaboka, qui de son vivant n’a pas eu la chance de publier ses divers manuscrits.

Sur 128 pages, Lheyet Gaboka se fait le chantre des valeurs universelles qui ont marqué le pédagogue sérieux et illustre qu’il fut, l’un des pionniers de cette profession de Montaigne au Congo-Brazzaville. L’éducation au respect de la vie, à la fraternité et au progrès par l’effort est l’idéal que le poète a voulu transmettre aux différentes générations qui liront son œuvre. 

« C’est un effort commun de notre tâche, que la terre d’Afrique finira l’ironie. C’est par un quotidien et constant labeur que ce sol changera la face du vieux monde. C’est par la conscience et le courage au labeur, qu’il occupera une noble place dans le monde. Que tous, Africains, dans l’univers entier, qui que vous soyez, quel que soit votre métier, travaillez la main dans la main pour édifier l’Afrique de demain », clame le poète avec un ton marxiste dans son premier texte « En avant ! » (Page 12).

Dans les poèmes suivants, « Homme sans cœur », « Le tam-tam », « Nkouna », « Dipenda », « Mes yeux cherchent le Seigneur », « Unité », « Hommage à ma première école », « Gloire à la Vierge Marie », « Hymne à un mort », etc., l’auteur peint avec lyrisme et mélancolie ses convictions, ses peines et espoirs. Il se révèle très proche, d’intimité et de vie, du sort de ses compatriotes et de la jeunesse surtout. Pour eux, il balise des sentiers d’éternité à travers un discours rythmé, sensé et d’une poétique majeure, qui fit dire à Antoine Letembet Ambily, à la postface : « Tous ceux qui consacrent leur existence au service de l’écriture jouiront de l’immortalité quand bien même le fil de leur vie viendrait à être coupé par les ciseaux fatidiques des parques. Cher confrère Maurice Lheyet Gaboka, reçois ce jour, demain et pour jamais de nos mains frémissantes d’émotion, la couronne de ton immortalité d’homme de lettres » (Page 128).

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