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Le détournement de la bourse des étudiants et l’aveu de Sassou

Dans son gargarisme politico-lexical du 28 novembre 2024, date anniversaire de la proclamation de la République du Congo, devant les deux chambres réunies du Parlement, le Sénat et l’Assemblée nationale, le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, a jeté un pavé dans la marre. Le fils de « Mama Mouébara » est passé aux aveux. 6 milliards de francs CFA affectés au versement des bourses des étudiants du Congo-Brazzaville sont détournés par les membres du clan Sassou de la Cuvette. Le chiffre est vertigineux.

« A titre d’illustration, le recensement biométrique des étudiants inscrits dans les universités publiques à Brazzaville a permis de constater que l’Etat ne devrait décaisser que 3 milliards de francs CFA par an au lieu de 9 milliards exigés pour le paiement des bourses. Est-ce à croire que 6 milliards de francs CFA se dissipent chaque année sans jamais laisser de traces ? » (Les dépêches de Brazzaville ADIAC.Com, 28 novembre 2024). Le constat est accablant. La thérapie de choc pour y remédier se fait attendre.

   Impunité

Au regard de l’ampleur des malversations financières qui éclaboussent le clan et le Parti congolais du travail (PCT), l’homme du 5 février 1979, Denis Sassou Nguesso, peine à dissimuler les fissures qui creusent chaque jour la citadelle de la Cuvette érigée en caverne d’Ali Baba. Denis Sassou Nguesso constate les dilapidations des fonds et n’a soufflé mot sur les responsabilités et les poursuites judiciaires. Les auteurs de ces détournements des deniers publics sont tenus de rendre des comptes. Il est resté silencieux sur les sanctions contre les fraudeurs. Denis Sassou Nguesso n’en a pipé mot. Les différents ministres des Finances (Gilbert Ondongo, Roger Rigobert Andely, Calixte Nganongo), de l’Enseignement supérieur (Georges Moyen, Bruno Jean Richard Itoua, Henri Ossebi, Delphine Adouki) et le directeur du Trésor public (Albert Ngondo) sont connus. Mais, jamais interpellés ni inquiétés. L’impunité a été érigée en mode de gestion. Quid des fonctionnaires fictifs, des officiers militaires fictifs, des officiers d’Etat civil fictifs, des médecins fictifs, des infirmiers fictifs ?

Etudiants congolais à Cuba

A quand le toilettage du fichier de la fonction publique ? Si, l’enveloppe allouée par le budget du Congo-Brazzaville à l’attribution des bourses était utilisée à bon escient, tous les nouveaux bacheliers du Congo-Brazzaville percevraient la bourse sans accuser de retard. Et, le montant de la bourse serait revu à la hausse et les populations du Congo-Brazzaville seraient épargnées de voir des scènes de guérilla mettant en prise les étudiants du petit pays pétrolier d’Afrique centrale réclamant le versement des bourses aux policiers du pays de Fidel Castro. .

Pour ne pas terminer comme le pendu au bout de la corde, Denis Sassou Nguesso, le véritable parrain de la mafia qui a pris en otage le Congo-Brazzaville, va devoir peser au trébuchet le niveau d’écoute et de concession qu’il peut accorder à un clan de l’axe Olombo-Boundji-Oyo-Makoua-Owando (OBOMO) et un parti, le PCT, qui ont été jusqu’à présent bénéficiaires de la complaisance, des passe-droits et de l’impunité. S’il fallait une preuve supplémentaire du laxisme de Denis Sassou Nguesso relatif aux malversations financières, le discours du 28 novembre 2024 en est une. .

  Benjamin BILOMBOT BITADYS .

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