Le ministre des Affaires étrangères de la francophonie et des congolais de l’étranger, M. Jean Claude Gakosso a présenté, le 20 décembre à Brazzaville, un état des lieux alarmant concernant les missions diplomatiques congolaises, affectées des contraintes budgétaires.
Lors d’une séance au Sénat réservée aux questions orales au gouvernement, il a souligné que l’arrêt des crédits de fonctionnement, prévus dans le budget de l’État, met en péril les activités des ambassades et des délégations permanentes.
« Du fait de la situation financière que traverse le pays, les crédits annuels, fixés à 7,2 milliards de Fcfa pour l’exercice 2024, sont majoritairement absorbés par les charges locatives, qui représentent 65 % de ces ressources. Cela empêche plusieurs missions diplomatiques, notamment celles de Tokyo, Pékin et Addis-Abeba, de régler leurs loyers », a déploré M. Gakosso.
Selon lui, la crise financière affecte également le personnel diplomatique rappelé et affecté, avec des blocages tant à l’étranger qu’à l’intérieur du pays.
« A titre d’illustration, entre 2022 et 2024, sur les 94 diplomates rappelés au pays pour cause de retraite ou de fin de mission, seuls 19 ont pu regagner le Congo. Les autres restent bloqués à l’étranger faute de ressources financières. Les caisses d’avance engagées pour les dépenses afférentes ont même été annulées, faute de paiement », a-t- il précisé.
Il a, en outre, informé les sénateurs que les sociétés responsables de la gestion du patrimoine et des effets personnels des diplomates, telles que HGS Congo et STI, accumulent des impayés s’élevant à 1,785 milliard de Fcfa.
Ces entreprises ont entamé des actions judiciaires contre l’État congolais à Brazzaville et Paris, intensifiant ainsi la pression sur le gouvernement, a annoncé M. Gakosso.