Au regard de l’art, la tradition, la culture et le tourisme qui semblent en perte de vitesse faute de soutien et de recadrage, le Conseil consultatif des sages et des notabilités traditionnelles (CCSNT) invite le ministère de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs à redynamiser ces secteurs pour redonner au Congo ses lettres de noblesse.
La rencontre du 4 novembre à Brazzaville, entre la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault, et quelques membres du CCSNT conduits par le premier secrétaire, Jules Moussabou, représentant Jean-Marie Ewengue, secrétaire permanent du CCSNT, s’inscrivait dans le cadre d’une prise de contact entre les deux entités.
Pour les sages et notables traditionnels, le Congo doit repartir à la base de ses valeurs culturelles en vue de s’élever au firmament. Concernant les défaillances observées, plusieurs points ont été soulevés durant les échanges, à savoir : la perte d’identité culturelle des citoyens nationaux influencés par les cultures d’ailleurs ; la mort à petit feu de la musique traditionnelle; la dépravation des mœurs dans les productions musicales; l’absence d’une troupe théâtrale nationale accompagnée par l’Etat; l’absence de salles de spectacles publiques; la faible culture au tourisme de l’intérieur, etc.
« Je constate que la musique traditionnelle se meurt, surtout dans nos départements. Moins de gens s’y intéressent et ceux qui résistent à la pratiquer ont de moins en moins de sponsors. Dans un passé pas trop lointain, on parlait de la troupe théâtrale nationale, on a connu le Centre de formation et de recherche en arts dramatiques. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, cumulé à l’absence de salles. C’est vrai qu’il y a des mécènes qui essaient de maintenir la flamme, mais le gouvernement a un peu lâché prise », a déploré Marie Venance Mouanga. Il a, par ailleurs, noté le fait que la musique, voire les autres arts, en tant que l’un des véhicules de l’éducation, ne devrait pas juste être de la mélodie pour la mélodie, mais plutôt porteuse de sens et de valeurs. Malheureusement pour lui, aujourd’hui, certains artistes semblent oublier cette éthique.
« En tant qu’institution chargée d’émettre des avis pour la bonne gouvernance démocratique, culturelle et sociale, nous avons bon espoir que le Conseil consultatif des sages et le ministère travailleront en synergie pour relever ces défis », a noté Jules Moussabou. Il a également émis le vœu de voir le ministère les accompagner dans la mise en œuvre de certains projets.