Des agents de la Centrale d’Intelligence et de Documentation (CID) ont interpellé mercredi à la gare ferroviaire de Dolisie, près de 500 jeunes clandestins, originaires de la République démocratique du Congo (RDC), dans le train CFCO à destination de Mbinda dans le Niari (sud).
En termes d’interpellations pour irrégularités administratives, ce sont près de 500 jeunes clandestins originaires de la RDC qui ont été cueillies par les agents de la CID à la gare ferroviaire de Dolisie.
Gardés à vue, ces derniers attendent d’être fixés sur leur sort. Des contraventions sont également prévues.
C’est un secret de polichinelle, à chaque fois que le train CFCO circule sur l’axe Dolisie-Mbinda, il y a toujours des sujets étrangers (RDC) en situation irrégulière qui arrivent à Moungoundou-Sud, Moungoundou-Nord, Mayoko, Mbinda, pour l’orpaillage artisanal, en complicité avec certains détenteurs des cartes d’artisans et autres commerçants, qui reçoivent des dividendes et tirent profit de cette activité faite en violation de la législation en vigueur au Congo-Brazzaville.
A nos jours, personne n’est en mesure de dire le nombre exact des sujets RDC qui sont dans les forêts des pays de Mayoko.
D’autres vont même dans les forêts du pays voisin, le Gabon, pour piller l’or, avec risque de troubles au plan diplomatique.
Les autorités locales en sont les dindons de la farce.
La volonté politique reste l’unique voie de résolution de cette question aux conséquences multiples.
Si le Congo-Brazzaville est connu depuis longtemps pour ses ressources aurifères, les districts de Mayoko et Moungoundou-Nord dans le Niari (sud) sont en proie, depuis une trentaine d’années, à un phénomène grandissant d’orpaillage illégal. Des ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC), chercheurs d’or clandestins affluent dans les forêts des pays de Mayoko dans l’espoir de sortir de la pauvreté. A cela, il faut ajouter la présence massive des sociétés chinoises qui exploitent dans la contrée, au détriment de l’environnement et des populations locales qui paient le prix fort de l’utilisation du mercure pour l’extraction de minerai.
Les motifs d’implication des ressortissants de la RDC dans le trafic sont en effet multiples : il s’agit d’un système complexe, où s’entremêlent appât du gain.
Dans l’ensemble, le motif économique est très clair : ils considèrent qu’ils n’ont pas d’alternative chez eux qui soit aussi tentante/avantageuse que l’orpaillage clandestin.
Pourtant, les rendements de cette activité sont assez aléatoires à l’image du fait de trouver de l’or ou non dans les forêts des pays de Mayoko : il y a une comparaison à faire entre ces ressortissants de la RDC et les joueurs de casino, qui sont toujours persuadés qu’ils vont se refaire.
Alors que le cours de l’or atteint des niveaux inégalés, des organisations criminelles se sont structurées autour de cette manne financière : le système « Article 15 », synonyme de débrouillardise, qui se caractérise par une structure verticale presque “micro-entrepreneuriale”, peine à être endigué par l’Etat congolais afin de casser le moteur économique de l’orpaillage en détruisant la logistique et les moyens de production de ces pilleurs d’or de nationalité étrangère.
Les campements issus de l’orpaillage sont aussi pour les creuseurs les lieux de vente de leur production, de trafic de drogue, de prostitution.
Ces comptoirs d’achat permettent aux orpailleurs étrangers d’écouler leur production sans prendre le risque d’être détroussés sur les routes des grandes villes. Le gramme d’or est vendu à 35.000 F voir 40.000FCFA.
Le trafic se maintient malgré la répression grâce à un turnover très important. Le système répressif est contraint par ses moyens insuffisants : le nombre de gendarmes et policiers reste fixe, ce qui ne permet pas de réduire la taille du trafic.
Les pilleurs de l’or opèrent tranquillement dans les pays de Mayoko. Pour extraire la pierre précieuse, ils creusent un peu partout dans les forêts laissant derrière un véritable désastre écologique.
Plus grave, ils versent du mercure pour nettoyer les pierres précieuses. Résultat : quasiment tous les cours d’eau des environs sont pollués au mercure. Écosystème dévasté, nappe phréatique polluée par des rejets cyanurés dont le contact avec la peau provoque des dommages sur celle-ci.
Politiquement stable, le Congo-Brazzaville, ancien eldorado tropical, actuellement en grande difficultés économiques, continue à attirer toujours des immigrés économiques de la RDC.