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Le gouvernement en rang serré en conseil des ministres

Le week-end aura été chaud au gouvernement. La lettre du Premier ministre Anatole Collinet Makosso à son ministre des Finances Jean Baptiste Ondaye a donné lieu à diverses interprétations au point où même les fins limiers des procédures financières ont dû douter d’eux-mêmes.

En termes simples, le ministre des Finances, exécutant un engagement du président de la République Denis Sassou NGuesso pris devant le parlement réuni en congrès le 28 novembre dernier, a lancé les process pour que tout l’argent public qui dort encore à la Banque postale du Congo, passe au trésor public, la vraie caisse de l’Etat.

Le Premier ministre a estimé qu’il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation sur un sujet aussi important. Il faut aller molo en s’assurant que le trésor public était techniquement et technologiquement prêt à accueillir les fonds.

Depuis le vendredi dernier, tout est parti en couilles. Les spécialistes même les plus débutants de la finance publique ont posé toutes sortes d’analyses, créant de l’embrouille.

Le sujet, aussi important, ne peut échapper au rôle du conseil des ministres de ce lundi. Le Chef du gouvernement qui avait déjà averti son ministre des Finances sur la nécessité de tenir un interministériel sur la question, a vite fait de réunir son monde pour ne pas affronter le président du conseil des ministres en rang dispersé.

Il faut accorder les violons et parler d’une seule voix au président de la République.

Sinon, cette affaire de tout ramener au trésor public a vu passer les ministres Calixte Nganongo, l’initiateur, et Roger Rogobert Andely, sans résultat concret.

Certains cassiques inamovibles du gouvernement ont la peau dure. Jean Baptiste Ondaye pourrait s’y casser les dents, à défaut de rien voir et de circuler.

Heureusement qu’il y a un Premier ministre, coordonnateur de l’action gouvernementale, pour apporter l’apaisement, en attendant de trouver la solution à la question, bien sûr tout en gardant son impartialité et son indépendance sur le sujet.

Mais, plusieurs indices montrent que le mal pourrait être profond. Les 28 pages d’amendements fourmis par le ministre des Finances auprès de son collègue du Budget n’auraient pas été pris en compte. C’est en commission économie et finances qu’ils ont été rattrapés, sur intervention et en présence de Jean Baptiste Ondaye qui a dû faire le pied de grue chez Maurice Mavoungou, Ya Momo.

Et la séance du vote du budget a pris, non seulement 2 heures de retard, mais les députés ont quasiment reçu le document séance tenante. Ce qui aurait impacté négativement leur lucidité pendant le vote.

© Arsène SÉVERIN

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