En République centrafricaine, une procédure judiciaire est en cours contre les principaux leaders des groupes armées dont l’ex-président François Bozizé. La plupart se trouvent actuellement à l’extérieur du pays et certains sont concernés par le processus de paix initié par la CIRGL.
Dans une ordonnance de renvoi devant la Cour criminelle signée par le doyen des juges d’instruction en date du 10 novembre 2021, près d’une trentaine de personnalités sont citées dont l’ancien président François Bozizé qui a depuis pris la tête de la rébellion CPC. Il y a aussi des proches, des membres de sa famille, mais aussi les principaux leaders des groupes armés en activité dans le pays ainsi que l’opposant politique Karim Meckassoua.
Huit chefs d’accusations sont retenus contre eux dont l’« atteinte à la sécurité de l’État », l’« association de malfaiteurs », l’« assassinat », la « rébellion complot ». Mais parmi ces inculpés, un seul est actuellement en détention. Les autres se trouvent au Tchad, en France ou dans les pays voisins de la Centrafrique.
« La justice est au-dessus de tout »
« Nous avons des conventions d’extradition et nous émettrons des mandats d’arrêt internationaux », prévient Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’Appel de Bangui. Mais certains de ces chefs de guerre sont concernés par le processus de paix suivant la feuille de route de Luanda établie par les chefs d’État de la CIRGL (Conférence internationale pour la région des Grands Lacs). « La justice est au-dessus de tout et s’il le faut, ils seront jugés par contumace », rétorque le procureur.
« Politiquement, le pouvoir peut se servir de cette procédure comme d’un levier dans les négociations », fait remarquer un observateur. Dès lors ne risque-t-elle pas de mettre en péril le processus de paix ? « C’est une question d’opportunité, admet le procureur. Il sera sans doutes nécessaires d’attendre les conclusions du dialogue national avant d’ouvrir le procès. »