Brazzaville toujours accro à la dette

0
216

   Débiteurs solvables

  Le pays de Mao, la Chine, volera-t-il une fois de plus au secours du petit pays pétrolier d’Afrique Centrale, le Congo-Brazzaville, membre de la CEMAC, gorgé de matières premières, arrosé d’affluents, couvert de forêts et étranglé par la dette ?

Au nom bien sûr de ce fameux bon sens « pécétiste ébonga ébonga té, toujours meilleur » qui ne s’embarrasse d’aucune complexité ou contradiction, Denis Sassou Nguesso et les originaires de l’axe Ollombo-Boundji-Oyo-Makoua-Owando (OBOMO), ont précipité le pays au bord du gouffre. Les argentiers de Brazzaville, Jean-Jacques Bouya, Christian Yoka, Bruno Jean-Richard Itoua et Raoul Ominga rentrent bredouilles de Pékin.

Les autorités monétaires et financières de la seconde économie mondiale après les USA doutent de la volonté de Brazzaville de mettre de l’ordre dans les finances publiques. Pour n’avoir pas su s’attaquer à ses déséquilibres budgétaires, Brazzaville est menacé d’un décrochage spectaculaire avec le Cameroun et même le Gabon. Brazzaville n’a pas su profiter de l’embellie financière consentie par la restructuration de la dette de ce pays envers la Chine et l’accord de facilité de crédit (FEC) conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), bouffée d’oxygène qui n’a pas servi une trajectoire rompant avec le dogme de l’orthodoxie budgétaire de Brazzaville qui prévalait jusque-là.

La dette, une aubaine

 Plutôt que d’utiliser la dette comme un instrument d’investissement, Brazzaville s’est emparé de la dette pour financer les charges courantes de l’Etat. Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso, Jean-Jacques Bouya et Christian Yoka ont repris le chemin de la dette (Chine, Turquie, Traders pétroliers et sur le marché financier d’Afrique centrale). Mais pas pour de bonnes raisons.

Pendant que le Cameroun et le Gabon, pour ne citer que ces deux pays à économie comparable, s’endettent pour investir, le Congo-Brazzaville continue d’emprunter essentiellement pour financer ses dépenses de fonctionnement. Brazzaville se sert aussi de la dette comme outil d’enrichissement du personnel politique ainsi que des cadres des finances.

Le cas illustratif, selon les bonnes sources d’Alphonse Ndongo, est celui d’une émission obligataire réalisée en juin 2025. Lors de cette opération d’un montant de 50 milliards FCFA, il a été constaté qu’environ 1,2 milliard FCFA avaient été réglés au titre de « frais d’émission », soit 2,4 % du montant levé. Ce taux excède largement les standards établis par la BEAC. En l’absence d’audit public ou d’information officielle, plusieurs observateurs parlent de « manipulation des commissions  », dissimulant ainsi d’éventuelles rétrocommissions.

Aspects négatifs

   L’opacité entourant ces commissions présente plusieurs dangers : elle entraîne une augmentation de la dette publique aggravant la charge de remboursement et nuit à la crédibilité auprès des investisseurs régionaux, notamment institutionnels. Une telle opacité fragilise la réputation du trésor (Cf Alphonse Ndongo in sacer infos, 30 juin 2025).

Les spécialistes en valeurs de trésor (SVT), les sociétés financières qui essaiment en Afrique centrale et les Dongou « Zidane » de la finance de Brazzaville se font un pognon de dingue autour de la dette du Congo-Brazzaville. Une mafia parrainée par Sassou, Bouya et Buno Itoua s’est constituée autour de cette dette foulant aux pieds les règles de la CEMAC.

Tout le monde se « retrouve » » sauf les populations du Congo-Brazzaville. Il n’y a pas urgence à faire respecter l’orthodoxie financière. La dette a été érigée en poule aux oeufs d’or pour les voleurs de la République. La charge de la dette pèse sur les capacités de Brazzaville d’engager une vague d’investissements. Des millions de francs CFA qui auraient permis à Brazzaville de démultiplier les investissements dans les hôpitaux, les écoles, les aéroports, les logements, les barrages, des usines (à l’image de cette distillerie qui rend Sassou ivre de joie), les universités, les chemins de fer, les routes, les ponts…(Cf cours de Val de Nantes sur le multiplicateur keynésien sur congopage.com).

Benjamin BILOMBOT BITADYS