Le Cameroun a fêté ce vendredi au Boulevard du 20 mai à Yaoundé, le 50e anniversaire de son unité. Le président Paul Biya dont la dernière apparition en public remonte à la Coupe d’Afrique des Nations était présent à la commémoration de la fin du fédéralisme intervenue après un référendum le 20 mai 1972. Après avoir passé les troupes en revue, le président camerounais et son épouse Chantal Biya ont assisté à la parade militaire depuis la tribune présidentielle.
Le défilé a été ouvert par un détachement de l’armée de la République du Congo. Ce traditionnel défilé, n’avait pas eu lieu depuis trois ans en raison de la pandémie de Covid-19. Cependant, cette célébration de l’unité du Cameroun résonne tout particulièrement dans la partie anglophone du pays qui depuis près de 5 ans vit au rythme d’affrontements entre forces de l’ordre et séparatistes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Des manifestations pacifiques d’avocats et d’enseignants fin 2016 ont été brutalement réprimées marquant le début de l’instabilité dans ces régions. Depuis 2017, des groupes séparatistes et de l’armée s’affrontent dans un sanglant conflit dont les civils sont souvent les victimes.
Cette guerre a fait plus de 6.000 morts à ce jour et plus d’un million de déplacés, selon International Crisis Group (ICG). Les deux camps, séparatistes armés et militaires et policiers, sont régulièrement accusés de crimes contre les civils par l’ONU et les ONG internationales.